Toucher le fond, partie 2

Rappel, la première partie de ma fabuleuse épopée SSI Open Water se trouve Ici.

Continuons donc.
Jour Trois: ou l’on ne va pas aussi loin qu’on l’aurait voulu
Pour commencer, une mise en bouche avec l’examen théorique, remporté haut la main

Vivi, tu lis bien, 47/50 o/

Visionnage des deux vidéos chiante comme la mort mais que tu es obligé de voir si tu veux avoir ta license.
Ca une fois fait, c’est facilement 1h30 qu’on a eu dans la vue, vite direction la piscine et la préparation du matos.

C’est désormais une valeur sûre, chaque jour apporte son lot de matériel défaillant, et toujours pour ma pomme.
Hier c’était le détendeur facétieux, aujourd’hui ce sera le gilet qui tombe en ruine pendant la plongée.

– 2,50m, on fait quelques petits exerices tranquillou, genre gonfler le gilet à la bouche. Je tire déjà un peu la gueule [1], parce que vu que y avait plus de taille S, j’ai du me taper un gilet XS, d’une autre marque et que je trouvais pas ca cool vu que j’étais la plus grande et bien portante du groupe.
Je mets la bouteille, branche tout, équipe le gilet en maugréant et plouf, une femme à la mer piscine.

On descend gentiment, je trouve que ma bouteille elle est pas trop stable et tire un coups sur une sangle… Qui me reste en main. Oups. Le moniteur vient voir, voit qu’il manque de plus en plus de morceaux au gilet [2], me fait remonter et changer tout mon équipement.

Tiens, tout ca a un gout de déjà vu. Là j’avoue j’en mène pas large, j’ai très peur de ce qui se passera le lendemain et je me vois toute mourrute.
Brèfle, on redescend, moi avec ma grâce toute particulière *schboum fait la Fabi en s’écrasant aux – 5M* et ma non maîtrise de la flottabilité neutre.
On joue un peu, on fait les cons devant les fenêtres, again et on redescend dans la zone des -10m.

Un traînage sur le fond plus tard [3], nous revoilà a admirer le fond de la fosse et les bulles qui en montent.
-10 m
-11 m
-12 m… Ah ben en fait on ira pas plus loin, les oreilles de la plupart d’entre nous ayant décidé de jouer les grosses déséquilibrées, pas moyen de descendre plus bas en ce jour.

Remontée pépère vers les grottes du -10m, debriefing, aie bobo, mais je ne suis pas la seule à avoir mal d’abord, on reste quelques minutes au -10 avant de remonter au -5m faire quelques exercices de vidage de masque et rattrapage de détendeur facétieux avant de remonter définitivement.
Bilan de la plongée, trente minutes à peine, qui nous laisse un goût de trop peu en bouche [4], pas grave on se rattrapera le lendemain. Enfin on espère…

Jour quatre: Ou les crampes me font vraiment chier
C’est reparti youkaïdi, youkaïda, pour deux plongées en petit groupe.
Pas grand chose à dire de plus, pour une fois je n’ai pas de difficulté avec le matériel, mis à part un masque qui prend légèrement l’eau.
Deux plongées successive ou l’on est descendu jusqu’a -22M environ, repos quelques minutes sous la cloche des -10m remontée en toute sécurité et reremplissage des bouteilles, histoire de ne pas être à court d’air sous l’eau [5]

Quelques minutes de pause, et c’est reparti pour un tour – 5m, – 10m, direction la fosse et là crampes incroyables aux DEUX Pieds, que j’en pleure dans mon masque. Je serai consignée dans la grotte avec mon binôme pendant que les autres plonges dans la fosse et que je rumine cette énième défaillance corporelle.

Quelques jeux aux -10m, des crampes a gogos, que je gère comme je peux [6], retour aux -5m et remontée à fond de balle sans air ni détendeur, flotant inutile à coté et en expirant tout l’air présent dans les poumons. C’est encore mieux que la fête foraine, on a l’impression de s’envoler. Tout ca avec ma gracieuseté d’étoile de mer croisée avec une méduse, rapport a ma graisse qui ne me tiens même pas chaud.

Terrassée par les crampes, c’est Merlin qui a du me tracter jusqu’au bord de la piscine tellement je savais plus bouger [7]

Cinquième jour: Quoi c’est déjà fini?
Au programme de la soirée, deux plongées de 40 minutes chacune. L’une normale avec le moniteur, l’autre en autonomie pour voir si on est apte a plonger seul en piscine [8].

Ca commence déjà bien: j’ai un gilet à ma taille mais pas de ma marque habituelle [9]. Mise en place des plombs des détendeurs et oups, mon détendeur l’est tout cassé.
Pour une fois que je le vois avant d’aller dans l’eau, c’pas grave, je le change, branche bien tout, ouvre l’air de ma bouteille et par habitude [10] jette un oeil sur la pression.
Moins de 100 bars. Raoups, elle est un peu vide ma bouteille, heureusement que je vérifie, sinon c’était un coup à se retrouver à sec à -18m.

Tout le monde m’attends, j’ai juste le temps de faire remplir ma bouteille, de m’équiper et hop, plouf dans l’eau.

Mon masque prend encore plus l’eau que le jour d’avant et chaque vidange se termine en presque noyade, rapport que l’eau dans le nez quand on respire c’est mal, et tousser avec un détendeur en bouche, je sais pas -encore- faire.

Descente rapide dans la zone des -10m, pas de passage par la grotte, on descend dans la fosse directement jusqu’a un peu moins de 22 m. On y reste gentiment quelques minutes avant d’entamer une remontée pépère sans palmer, juste avec le remplissage/dégonflage du gilet.

J’avoue, je pense ne pas avoir trop mal gérer et m’être amusée comme une petite folle. Les autres aussi d’ailleurs.
On remonte, c’est a environ -8m que mon cerveau a bugger et a confondu le dégonfleur et le gonfleur de mon gilet. Résultat, persuadée que je le dégonflais alors qu’en fait il était gonflé a bloc je suis remontée comme une flèche a la surface. Juste avant d’arriver en haut, j’ai appuyer sur le gros bouton de purge du gilet et pouf, je suis redescendue comme si de rien n’était à – 5m, faire le palier avec les autres…

On rerempli les bouteilles, petite pause d’un quart d’heure a papoter et hop, c’est partie pour la der. On est virtuellement sans moniteur [11] les crampes aux pieds se sont ammenées juste au dessus de la fosse. Je leur ai dit fuck [12] et gerer comme je pouvais les diverses crampes qui ont rappliqué entre -10 et -18m, parfois aux deux pieds a la fois, tout en faisant signes aux autres que c’était ok.

Et puis a un moment, sous l’eau, on a reçu ca:

Oh la jolie carte qu'on a reçu DANS la fosse *oups, elle est tombée a -35m, tu m'en veux beaucoup *sourire plein de dents*

Ce qui fait de nous des plongeurs accomplis en piscine. A nous donc les 30° minimum du Nemo, juste tous les deux [13]

On a jouer, fait des exercices de flotabilité, fait des bulles, bref, on s’est éclatés sur cette dernière plongée de formation indoor.

Tout s’est terminé par un petit resto thaï, devant les fenêtres de la piscine, dans une ambiance sympathique et tamisée, tout en se disant que c’était décidé, on ferait le brevet suivant, l’advance open water, qui proposent trois jours de formation plutôt sympatoche et qui nous permettra d’aller titiller le fond de la cuve…

Mais avant ça, il va nous falloir effectuer deux plongées en carrière pour valider l’Open Water.
Je t’ai déjà dit que j’avais froid dans les 33° du Némo?

A que fait bien chaud dans la piscine ^^

Non parce qu’en carrière s’il y a 17°, c’est chaud. Et que je crois que je vais demander si je peux pas porter deux combi en néoprène plutôt qu’une, rapport au fait que sinon je vais mourir de froid…

[1] Tu me connais, je suis un schtroumpf grognon en puissance, dès que y a une occasion de râler, je le fais. Et puis je le sentais vraiment pas ce gilet
[2] Normal, je suis comme le petit poucet, je sème.
[3] Mais oui, après m’être retrouvée collée au plafond pour cause de gilet trop gonflé, mit la crise de fou rire de ma position débile, je préfère du coup rasé le fond, quitte à m’y casser la gueule, on a sa fierté de loque, par ici madame/monsieur
[4] En plus du gout douteux de l’air comprimé qui te donne l’impression de respirer le désert du Sahara et de Gobie, tellement qu’il set sec/
[5] Avoue, ce serait moche, surtout au delà de la zone des -5m. Même si éventuellement tu peux respirer sur ton inflatteur. J’ai pas essayé et j’avoue, ca me tente moyen.
[6] Couchée, assise debout, tête en bas, en boule, j’en profite pour expérimenter ma flottaison
[7] Je lui suis d’ailleurs reconnaissante d’avoir résister a la tentation de purger mon gilet et de me laisser couler jusqu’au fond à jamais
[8] Mais toujours dans la limite des -18m
[9] SIsi, c’est important pour la suite tu vas voir. Même si chaque gilet est fort pareil, y a des petits détails qui peuvent faire dégénérer une Fabi
[10] Oui, ca fait pas cinq jours que je plonge, j’ai fait sept plongée, mais j’ai déjà des habitudes
[11] Qui nous regardera du coin de l’oeil, voir si on ne fait pas de conneries
[12] Elles n’allaient pas me gâcher ma dernière plongée ces saletés
[13] Enfin au milieu de tous les autres plongeurs

One thought on “Toucher le fond, partie 2”

  1. On m’a reproché d’avoir lâché mon binôme quand elle a confondu le gonfleur et la purge. Moi, je nageais tranquillou juste devant et quand je me suis retourné, pouf, plus personne. Gauche: rien. Droite: rien. Dessous: des plongeurs mais pas ma binôme. En haut: des gens mais a priori pas de binôme. Revérification approfondie et… ho, une binôme qui descend du ciel de la surface. Moi je veux bien surveiller mais si elle confond l’accélérateur et le frein, on n’est pas rendus. 🙂

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