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Plonge avec Fabi

Ou la loose subaquatique personnelle de Fabi.

La plongée c’est bien.
Sauf quand tu es un peu blonde dans ta tête et que tu ne maîtrise absolument pas ta flottabilité, ce qui invariablement te mets dans des situations totalement ridicules.

Plonger avec Fabi, c’est être assurer de plonger en toute sécurité, en tout cas pour les autres de la palanquée.

    Pourquoi?

  • Ben déjà parce que tu es sûr que TOI tu auras le bon matériel. Le foireux, c’est elle a coup sûr qui va se le chopper. Les stats sont là pour le dire. [1]
  • Parce que niveau situation foireuse et potentiellement catastrophique, tu vas être servi.
    Entre les crampes à n’importe quelle profondeur, les semi-noyades DANS le masque [2], les oreilles et ma maîtrise toute personnelle de la flotabilité c’est festival à chaque minute [3]
  • Fabi, c’est une de celle qui s’éclate le plus en plongée [4], mais en même temps c’est celle qui est à limite pleurer en s’équipant parce qu’elle a toujours un peu peur avant de commencer
  • Pis surtout c’est celle qui a tester pour toi à peu près tous les trucs débiles qui peuvent se tenter sous l’eau.
  • Du genre le fou rire. C’est vrai c’est joli toutes ces bulles qui s’échappe du détendeur. C’est moins cool quand c’est le vrai fou rire, celui qui fait que tu n’as plus aucune force et que le dit détendeur s’échappe de ta bouche parce que tu ne peux plus serrer les lèvres pour le tenir.
    Conseil d’ami, n’oublie JAMAIS de le purger AVANT de te remettre a respirer dedans, sinon quinte de toux assurée
  • Corrolaire, la quinte de toux a -15m, ou vu que tu n’es pas trop douée, tu peux pas faire comme les autres, tu tousse donc avec le détendeur hors de la bouche, tu reprends une goulée d’air pis tu retousse. Paye ton ridicule auprès des collègues qu te regarde avec pitié
  • Le bon gros rot garni acide de derrière les fagots, qui te prend par surprise. Alors oui, on peut faire des renvois en plongée bouteille, pas de soucis. De nouveau, risque de fou-rire [5]
  • Jouer avec les palmes. Du style tu fais une torsion de la cheville pour une raison ou un autre et pouf, ta palme se retourne en profitant pour te retourner toi aussi
  • Visite du ciel. Ben ouais si y a quelqu’un qui doit finir coller au plafond, forcément, ce sera moi

Brèfle, même si j’avoue adorer la plongée, je ne suis pas sûre qu’elle m’apprécie autant. Mais au moins, ca me fait des tas d’anecdotes à raconter ici.

Oui, en vrai je suis pas douée, extrêmement maladroite qu’on se demande comment j’ai fais pour rester en vie jusqu’ici. Je suis super chanceuse en fait?

[1] Oui je sais, on peut leur faire dire n’importe quoi aux statistiques, mais fait confiance à une digne représente de Murphy pour se taper bien gentiment TOUTES les galères à la place des autres
[2] Tenter de respirer par le nez par reflexe quand on avale de l’eau, saymal
[3] Oh je monte, ho je descend, ho je m’éclate la gueule sur le fond en toute beauté
[4] Au propre comme au figuré ahahaha
[5] On ne le dira jamais assez, la Fabi est facétieuse. Un peu trop peu être

Noyée au fond de la piscine

Ah ben non, de la carrière en fait, mais au final ca revient au même, de l’eau reste de l’eau. Même si on perd 15°c et beaucoup de visibilité.

Hier j’ai encore pu risquer ma vie faire l’andouille en plongée. En extérieur c’te fois, et crois moi, ca a son importante.

On a survécu aux cinq jours de plongée en intérieur au Némo. On à vaincu la carrière de Mol, même si c’était dur [1] et franchement, j’ai surkiffé ces premières plongées dehors.

D’abord parce que le site de l’ancienne carrière de sable de Mol est tout simplement magnifique. Un air de vacances, et quand il fait beau, un petit coin de paradis

Petit air de vacances sur la zilverzee

Ensuite parce que plonger, c’est bien [2], amusant et calme.
Oui enfin une fois que tu t’es équipé, parce que bon voilà, voilà, avant d’aller jouer dans l’eau, faut s’équiper un peu.
Et niveau équipement c’est vachement craignos, parce le néoprène, c’est une espèce d’animal vicieux, méchant et collant. Surtout quand il faut une tenue complète et fois deux.

Ouais parce qu’avant de mettre le pied la palme dans la flotte, il faut s’équiper.
Dans notre cas, et parce que je suis frileuse la tenue comprend une combi 5mm intégrale en néoprène, une combi short 5mm en néoprène par dessus, des bottillons, des gants et une cagoule, des palmes, un masque, le gilet avec sa bouteille, et une ceinture de plombs.

Alors déjà, l’habillage, je le sentais hyper mal, et pour cause, lors de l’essai au shop, je n’étais pas parvenue a enfiler ma combi, trop chaud, trop dur, on s’était mis d’accord pour que j’ai une taille plus grande pour la plongée et basta.

Du coup, mettre la combi, ca a été un grand moment. J’ai mis du temps, de la sueur et des larmes avant de pouvoir la zipper. Même qu’il m’a fallu l’aide de deux personnes pour finalement parvenir à l’enfiler. Y a même des photos [3]. Heureusement la deuxième a été plus rapidement mise. Un lestage de 8kgs plus tard, le gilet, les palmes, le masque enfilé, yapluka sauter.

Un grand pas en avant, et *plouf* dans l'eau

Une fois dans l’eau on descend.
Enfin, eux descende, parce que moi, malgré mon gilet purgé et mon lest, je reste désepérement a la surface. Pas moyen de descendre. L’instructeur me balance ses propres lests dans les poches, je parviens à descendre, le temps de faire les exercices au fond. Mais une fois que je quitte le fond, je remonte inexorablement à la surface, sans parvenir à m’enfoncer.

Retour a la case départ, histoire de prendre du lest en plus. Au final, c’est de 13kgs dont j’ai besoin pour pouvoir aller taquiner le fond.
La combi néoprène est facétieuse et tend a assurer une très bonne flottabilité positive [4]. Une perte de palmes plus tard, nous voici de retour dans le fond, a taquiner la boue et la crasse tandis que la lumière fait des effets bizarres dans l’eau.

Les premières minutes ont été un cauchemar. Soit j’étais en surface, soit au fond. Impossible de maîtriser une flottabilité neutre, il fallait que mon nouveau corps et moi [5] on s’apprivoise, a l’aide de plantage dans la boue, de moment de doute aka “heuuuuu il est ou le fond/mon binome/mon détendeur/mon inflateur”, tandis que le pauvre Merlin devait me subir [6]

Ensuite, une fois que je parvenais plus ou moins a faire la méduse entre deux eaux, on est parti se promener dans le lac, regarder quelques oeuvres d’arts qui étaient dans le fond, faire coucou à des poissons.

Ressortir de l’eau pour changer de bouteille, ca a été hard. Parce que d’un coup, je me suis retrouvée avec ces 30kgs de matos en plus sur le coin de la tronche, et vu mon équilibre précaire, ce fut épique.

Reparti pour un tour, on a pu tester en vrai les thermoclines, ce phénomène dont on te parle dans la théorie, mais qu’avant de l’expérimenter tu comprends pas vraiment [7], s’orienter comme on pouvait sous l’eau et palmer.
Avant de remonter pour cause de bouteille sur la réserve, les yeux plein de protozoaires et de planctons
images et de souvenirs et d’envie d’y retourner avec le matos qui va bien

Au final, après mise à jours de nos diving logs, une deuxième carte s’est rajoutée a nos possessions

Gagnééééééé

Après il a fallu se déséquiper. Heureusement, ca a été franchement plus rapide que l’enfilage le matin. Je me suis juste fait l’impression d’être un lapin qu’on écorche, parce que c’est à peu près la même technique pour s’extraire de cette seconde peau.

En ce qui concerne mes impressions: j’adore je veux recommencer et apprendre. Bon je sais que ca va mettre le temps, disons le clairement, je ne suis pas douée, mais bon, pouvoir faire l’andouille sous l’eau, ça s’apprend et crois moi, j’apprend bien, à défaut de vite.

*blub blub blub*

[1] Oui j’avoue c’est nul comme jeu de mot, mais perso, je ricane dans mon coin[coin]
[2] Enfin a partir du moment ou tu maîtrises ta flottabilité, parce que en ce qui me concerne…
[3] C’est bien la preuve que le ridicule ne tue pas, sinon je serai morte sur place, foudroyée par la honte
[4] Ce qui vu mon ascendant barrique vide insubmersible est juste un tout petit peu emmerdant
[5] On s’en rend pas bien compte avant de tester, combien c’est déstabilisant de porter une combinaison pour la plongée
[6] Heureusement sous l’eau on ne peut ni pleurer ni jurer quand on essaye de flotter.
[7] Un espece de mur de froid/de chaleur quand on passe des eaux de surfaces aux eaux profondes

Toucher le fond, partie 2

Rappel, la première partie de ma fabuleuse épopée SSI Open Water se trouve Ici.

Continuons donc.
Jour Trois: ou l’on ne va pas aussi loin qu’on l’aurait voulu
Pour commencer, une mise en bouche avec l’examen théorique, remporté haut la main

Vivi, tu lis bien, 47/50 o/

Visionnage des deux vidéos chiante comme la mort mais que tu es obligé de voir si tu veux avoir ta license.
Ca une fois fait, c’est facilement 1h30 qu’on a eu dans la vue, vite direction la piscine et la préparation du matos.

C’est désormais une valeur sûre, chaque jour apporte son lot de matériel défaillant, et toujours pour ma pomme.
Hier c’était le détendeur facétieux, aujourd’hui ce sera le gilet qui tombe en ruine pendant la plongée.

– 2,50m, on fait quelques petits exerices tranquillou, genre gonfler le gilet à la bouche. Je tire déjà un peu la gueule [1], parce que vu que y avait plus de taille S, j’ai du me taper un gilet XS, d’une autre marque et que je trouvais pas ca cool vu que j’étais la plus grande et bien portante du groupe.
Je mets la bouteille, branche tout, équipe le gilet en maugréant et plouf, une femme à la mer piscine.

On descend gentiment, je trouve que ma bouteille elle est pas trop stable et tire un coups sur une sangle… Qui me reste en main. Oups. Le moniteur vient voir, voit qu’il manque de plus en plus de morceaux au gilet [2], me fait remonter et changer tout mon équipement.

Tiens, tout ca a un gout de déjà vu. Là j’avoue j’en mène pas large, j’ai très peur de ce qui se passera le lendemain et je me vois toute mourrute.
Brèfle, on redescend, moi avec ma grâce toute particulière *schboum fait la Fabi en s’écrasant aux – 5M* et ma non maîtrise de la flottabilité neutre.
On joue un peu, on fait les cons devant les fenêtres, again et on redescend dans la zone des -10m.

Un traînage sur le fond plus tard [3], nous revoilà a admirer le fond de la fosse et les bulles qui en montent.
-10 m
-11 m
-12 m… Ah ben en fait on ira pas plus loin, les oreilles de la plupart d’entre nous ayant décidé de jouer les grosses déséquilibrées, pas moyen de descendre plus bas en ce jour.

Remontée pépère vers les grottes du -10m, debriefing, aie bobo, mais je ne suis pas la seule à avoir mal d’abord, on reste quelques minutes au -10 avant de remonter au -5m faire quelques exercices de vidage de masque et rattrapage de détendeur facétieux avant de remonter définitivement.
Bilan de la plongée, trente minutes à peine, qui nous laisse un goût de trop peu en bouche [4], pas grave on se rattrapera le lendemain. Enfin on espère…

Jour quatre: Ou les crampes me font vraiment chier
C’est reparti youkaïdi, youkaïda, pour deux plongées en petit groupe.
Pas grand chose à dire de plus, pour une fois je n’ai pas de difficulté avec le matériel, mis à part un masque qui prend légèrement l’eau.
Deux plongées successive ou l’on est descendu jusqu’a -22M environ, repos quelques minutes sous la cloche des -10m remontée en toute sécurité et reremplissage des bouteilles, histoire de ne pas être à court d’air sous l’eau [5]

Quelques minutes de pause, et c’est reparti pour un tour – 5m, – 10m, direction la fosse et là crampes incroyables aux DEUX Pieds, que j’en pleure dans mon masque. Je serai consignée dans la grotte avec mon binôme pendant que les autres plonges dans la fosse et que je rumine cette énième défaillance corporelle.

Quelques jeux aux -10m, des crampes a gogos, que je gère comme je peux [6], retour aux -5m et remontée à fond de balle sans air ni détendeur, flotant inutile à coté et en expirant tout l’air présent dans les poumons. C’est encore mieux que la fête foraine, on a l’impression de s’envoler. Tout ca avec ma gracieuseté d’étoile de mer croisée avec une méduse, rapport a ma graisse qui ne me tiens même pas chaud.

Terrassée par les crampes, c’est Merlin qui a du me tracter jusqu’au bord de la piscine tellement je savais plus bouger [7]

Cinquième jour: Quoi c’est déjà fini?
Au programme de la soirée, deux plongées de 40 minutes chacune. L’une normale avec le moniteur, l’autre en autonomie pour voir si on est apte a plonger seul en piscine [8].

Ca commence déjà bien: j’ai un gilet à ma taille mais pas de ma marque habituelle [9]. Mise en place des plombs des détendeurs et oups, mon détendeur l’est tout cassé.
Pour une fois que je le vois avant d’aller dans l’eau, c’pas grave, je le change, branche bien tout, ouvre l’air de ma bouteille et par habitude [10] jette un oeil sur la pression.
Moins de 100 bars. Raoups, elle est un peu vide ma bouteille, heureusement que je vérifie, sinon c’était un coup à se retrouver à sec à -18m.

Tout le monde m’attends, j’ai juste le temps de faire remplir ma bouteille, de m’équiper et hop, plouf dans l’eau.

Mon masque prend encore plus l’eau que le jour d’avant et chaque vidange se termine en presque noyade, rapport que l’eau dans le nez quand on respire c’est mal, et tousser avec un détendeur en bouche, je sais pas -encore- faire.

Descente rapide dans la zone des -10m, pas de passage par la grotte, on descend dans la fosse directement jusqu’a un peu moins de 22 m. On y reste gentiment quelques minutes avant d’entamer une remontée pépère sans palmer, juste avec le remplissage/dégonflage du gilet.

J’avoue, je pense ne pas avoir trop mal gérer et m’être amusée comme une petite folle. Les autres aussi d’ailleurs.
On remonte, c’est a environ -8m que mon cerveau a bugger et a confondu le dégonfleur et le gonfleur de mon gilet. Résultat, persuadée que je le dégonflais alors qu’en fait il était gonflé a bloc je suis remontée comme une flèche a la surface. Juste avant d’arriver en haut, j’ai appuyer sur le gros bouton de purge du gilet et pouf, je suis redescendue comme si de rien n’était à – 5m, faire le palier avec les autres…

On rerempli les bouteilles, petite pause d’un quart d’heure a papoter et hop, c’est partie pour la der. On est virtuellement sans moniteur [11] les crampes aux pieds se sont ammenées juste au dessus de la fosse. Je leur ai dit fuck [12] et gerer comme je pouvais les diverses crampes qui ont rappliqué entre -10 et -18m, parfois aux deux pieds a la fois, tout en faisant signes aux autres que c’était ok.

Et puis a un moment, sous l’eau, on a reçu ca:

Oh la jolie carte qu'on a reçu DANS la fosse *oups, elle est tombée a -35m, tu m'en veux beaucoup *sourire plein de dents*

Ce qui fait de nous des plongeurs accomplis en piscine. A nous donc les 30° minimum du Nemo, juste tous les deux [13]

On a jouer, fait des exercices de flotabilité, fait des bulles, bref, on s’est éclatés sur cette dernière plongée de formation indoor.

Tout s’est terminé par un petit resto thaï, devant les fenêtres de la piscine, dans une ambiance sympathique et tamisée, tout en se disant que c’était décidé, on ferait le brevet suivant, l’advance open water, qui proposent trois jours de formation plutôt sympatoche et qui nous permettra d’aller titiller le fond de la cuve…

Mais avant ça, il va nous falloir effectuer deux plongées en carrière pour valider l’Open Water.
Je t’ai déjà dit que j’avais froid dans les 33° du Némo?

A que fait bien chaud dans la piscine ^^

Non parce qu’en carrière s’il y a 17°, c’est chaud. Et que je crois que je vais demander si je peux pas porter deux combi en néoprène plutôt qu’une, rapport au fait que sinon je vais mourir de froid…

[1] Tu me connais, je suis un schtroumpf grognon en puissance, dès que y a une occasion de râler, je le fais. Et puis je le sentais vraiment pas ce gilet
[2] Normal, je suis comme le petit poucet, je sème.
[3] Mais oui, après m’être retrouvée collée au plafond pour cause de gilet trop gonflé, mit la crise de fou rire de ma position débile, je préfère du coup rasé le fond, quitte à m’y casser la gueule, on a sa fierté de loque, par ici madame/monsieur
[4] En plus du gout douteux de l’air comprimé qui te donne l’impression de respirer le désert du Sahara et de Gobie, tellement qu’il set sec/
[5] Avoue, ce serait moche, surtout au delà de la zone des -5m. Même si éventuellement tu peux respirer sur ton inflatteur. J’ai pas essayé et j’avoue, ca me tente moyen.
[6] Couchée, assise debout, tête en bas, en boule, j’en profite pour expérimenter ma flottaison
[7] Je lui suis d’ailleurs reconnaissante d’avoir résister a la tentation de purger mon gilet et de me laisser couler jusqu’au fond à jamais
[8] Mais toujours dans la limite des -18m
[9] SIsi, c’est important pour la suite tu vas voir. Même si chaque gilet est fort pareil, y a des petits détails qui peuvent faire dégénérer une Fabi
[10] Oui, ca fait pas cinq jours que je plonge, j’ai fait sept plongée, mais j’ai déjà des habitudes
[11] Qui nous regardera du coin de l’oeil, voir si on ne fait pas de conneries
[12] Elles n’allaient pas me gâcher ma dernière plongée ces saletés
[13] Enfin au milieu de tous les autres plongeurs

Toucher le fond, partie un

r

Après des années et des années d’envie.
Après avoir tanné mon chéri pendant des mois.
Après s’être demandé si finalement, vu mes accointances naturelles avec Murphy, qui bien sûr ne m’ont pas fait défaut sur cette semaine c’était vraiment très prudent.

Ayé, maintenant c’est fait, je viens de terminer ma semaine de formation plongée, qui aboutira au brevet SSI Open Water, le précieux sésame me permettant de plonger en binôme jusqu’à -18m sans instructeur.
Techniquement on a déjà la licence pour plonger seuls en piscine et un ticket pour une plongée gratos au Nemo33, qu’on prendra sûrement avant les deux plongées en milieu naturel, dans une ancienne carrière de sable à Mol [1]

Mais alors, techniquement, le brevet qu’on vient de passer il, ressemble à quoi?
Ben c’est facile, c’est cinq cours de 3h30 répartis sur une durée aléatoire [2], avec des plongées, de la théorie, de la théorie en plongée et un examen théorique, cinquante questions dont certaines sont pour le moins… bizarres.

Nous, on l’a fait au Nemo33,

33mètres de profondeur, 33° dans l’eau, 33 personnes au moins dans la piscine [3], bref, c’est pas qu’on est sous les tropiques mais presque.

Mais la piscine, à quoi elle ressemble?
Ben de l’exterieur, c’est pas super impressionnant. Plus petite qu’une piscine communale en surface[4],


c’est autre chose dès qu’on met la tête sous l’eau.

    Plusieurs profondeurs pour mieux assimiler la théoro-pratique de la plongée:

  • 1m30: pour mettre ton équipement dans l’eau sans te noyer [5], appréhender la respiration dans le détendeur, et faire les premiers enlevage de masque sous l’eau
  • 2m50, pour essayer de comprendre la flotabilité, sauter depuis le bord sans casser le carrelage et faire d’autres exercices divers et à varier.
  • 5m zone limite pour les baptêmes;accessoirement c’est là qu’on fait le “palier de sécurité” lors de la remontée et que y a les fenêtres les plus facile d’accès pour faire coucou aux ceusses qui sont au resto, ou a la caméra
  • La zone des 10 m, avec ses grottes et ses cloches d’air et les couples qui font des choses qui n’ont rien à voir avec la plongée
  • Et enfin la fosse, hexagonale. 33m [6] de profondeur pour 6, 5 de diamètre, autant dire que quand on est quinze à l’entrée du puits, on se palme un peu dessus

Mais pour moi, comment ca s’est passé?
En premier lieu, explication sur comment qu’on monte son matos: mettre la bouteille sur le gilet, l’accrocher, brancher le deuxième étage, ouvrir la bouteille, et vérifier que les deux détendeurs marchent, en ce qui me concerne vu ma masse graisseuse, j’ai eu besoin de deux plombs en plus pour aller titiller le fond de la deuxième zone

Et bien le premier jour mal. Très mal même. Premièrement, je ne suis jamais allé au delà de 4m de profondeur, pour la simple et bonne raison que je n’arrivais pas a équilibrer mes oreilles: la méthode donnée que tout le monde utilisait et qui fonctionnait, ben sur moi ca faisait rien. J’avais beau souffler dans mon nez, limite à m’en faire peter les tympans, rien, schnoll, nada.

J’ai pas pu aller tester d’autres techniques, faute de palmes adaptées, des crampes du gros orteil et de la voute plantaire terribles se sont manifestées après moins d’une demie-heure, m’obligeant à rester a 2m50 de profondeur et a regarder avec envie mes collègues descendre a 10 mètres.

Grosse déprime à la sortie, impression que je n’y arriverai jamais. Je suis rentrée, et j’ai été dormir directement, j’avais même pas faim.

Jour deux:
Le portefeuille plus léger de 50€, avec la seule paires de palme qui ne me compresse pas le pied et me semble adaptée à ma plongée, retour dans la piscine, avec cette fois une belle entrée depuis le bord celle dite du “tu t’éclates dans l’eau si jamais tu as oublié de gonfler ton gilet AVANT de faire ton grand pas en avant”.
Quelques exercices au 2m50 : enlever son gilet, le remettre, se coucher au sol et pis tout a coup, oups, j’arrive plus a expirer. Inspirer tout ce que tu veux, mais l’expiration bloque sur mon détendeur. Panique à bord, d’autant plus que le formateur nous a explicitement interdit de remonter en cas de soucis. J’attrape l’octopus de secours et miracle, parvient a respirer convenablement.

Je suis renvoyée a la surface pour changer mon détendeur et espérer survivre à ce deuxième jour de plongée. Autrement dit, c’est assez mal engagé.
Une fois tout bien revissé, c’est reparti. Départ vers les -5m. Petits problème d’oreilles absolument pas réglés par la manœuvre de Valsalva. C’est avec un espèce d’hybride pince le nez-souffle-dégluti-en fermant les yeux que je parviendrai enfin à équilibré tout ça.

Descente au -10m, aidée par le moniteur pour cette première fois, aka “j’te prend la main vient on descend vite y a pas de soucis”, tout baigne, mes oreilles me fouttent la paix, je n’ai pas de crampes et j’peux enfin savourer la sensation d’être collée au fond putain de flotabilité non maitrisée pesanteur de la plongée .

Petit passage dans les grottes, et un briefing pour la première descente dans la fosse des 33m.
Objectif: atteindre les 18m.

Oui, c’est au milieu plus ou moins de ce graaaaaaaaand puits profond qui descent jusque là-bas tout en bas. En plus quand on le regarde d’en haut, c’est vachement sombre dedans. Limite que t’as l’impression de rentrer dans l’oesophage d’un monstre marin.

Et on commence la descente, en restant groupir, tentant péniblement de maîtriser notre flottabilité pour un, éviter de descendre jusqu’au fond et mourir écraser par la pression et la colère du monito [7] deux remonter trop vite et exploser ce qui nous sert de poumons [8].

On a enfin atteint les 18mètre. Au dessus et au dessous de nous, y a environ la même quantité d’eau et a peu près 3 bars de pression nous entourent.
J’avoue c’est impressionnant de voir ca, on se sent tout piti.
On remonte lentement [9], passage de quelques minutes dans les grottes pour un petit debriefing, quelques jeux dans la zone des -10m, et on remonte au -5m pour le fameux palier de sécurité de trois minutes, à faire les cons devant les fenêtres.

Et on refait surface pour regonfler les bouteilles et refaire une plongée.
Plongée ou c’est évidement dans la zone -10 que je vais me faire de terribles crampes.
Et bien crois moi ou pas, mais gérer une crampe a -10m c’et pas facile facile. je préfèrerais encore un problème sur mon détendeur principal que ces vacheries de crampes au pied.

C’est avec des étoiles plein les yeux qu’on est ressorti pour remettre le couvert le lendemain.
Accessoirement, après ces deux plongées, j’avais une faim de loup et jamais un repas ne m’a paru aussi appétissant qu’après tout ces efforts…

Et la suite? Ben c’est pour bientôt.
Note que toutes les photos utilisées pour illustrer cet article ont été tirées *pan* du site de nemo 33.

[1] Juste histoire de vérifier qu’on sait encore flotter entre deux eaux, tel des méduses, ce qui vu mon ascendant barrique rempli d’air melée a ma maladresse congénitale risque d’être un chouïa aléatoire
[2] Dans notre cas, une semaine. Du lundi au vendredi, de 18h30 à 22h. Autant dire que physiquement, je l’ai senti passé
[3] Faut bien admettre qu’a certains moment, il y avait vraiment beaucoup, beaucoup de monde et que ca se bousculait dans la fosse, dit celle qui a -12 a failli s’emplaffonner quelqu’un qui remontait
[4] 20m sur 16 m
[5] Sauf si t’es doué comme moi et qui tu parviens quand même à te vautrer lamentablement en essayant de t’équiper et que tu te retrouves les fesses sur le fond. Sans masque. Paye ton ridicule aussi quand tu doit être assis sur ton gilet gonflé mais que comme j’ai à peu près autant d’équilibre qu’une loutre bourrée, ben c’est festival de petits cris aigus. De loutre pour se faire
[6] En fait 35m
[7] Meunan, il nous aurait récupéré avant qu’on descende trop.
[8] Mais de nouveau, on était attrapés avant d’en arriver là
[9] Cette sombre histoire de 9m/minute maximum en remontée qui te sera serinée toute ta formation théorique