Après les petites images pleins les yeux, le célibat en journée à l’autre bout du monde, des petits restos, plats pris sur le pouces et des kilomètres de marches, j’ai bien du me résoudre à voir la vérité: on est le 31 aout, demain c’est la rentrée et les filles n’ont pas leurs affaires, malgré les listes remisent le 30 juin [1], c’est bien entendu le 31 aout qu’on les fait ces courses hein.
Avec le jetlag dans la tronche, la déprime post-voyage sous le bras et des cernes qui rejoignent mes genoux, c’est donc a 10h que je lève de force, les filles. Ca promet d’ailleurs pour le levé a 7h demain. M’est avis que mardi soir, elles feront moins les marioles pour aller se coucher.
Après avoir fouetter tout ce beau monde [2] on se met enfin en route vers un grand magasin. Vu qu’on est dans le trou du cul du monde, c’est 45 minutes de trajet dans la tronche, sous un soleil de plomb, avec une cinkanzédemi hurlante parce que j’ai eu l’outrecuidance de lui refuser d’emporter des jouets dans ma bagnole, qui dégueule déjà de plein de jouets de la dite demoiselle. Mais ca lui va pas parce que c’est pas ceux qu’elle a CHOISI.
Paye ton chemin de croix jusqu’a la bagnole avec tout le village qui se retourne a ton passage. Mère indigne? Oui, si je veux, d’ailleurs je t’emmerde.
La liste en main, on parcourt les rayons. Heureusement hier, on s’est occupé de voir ce qui était encore en état et utilisable pour une année supplémentaire de service. Et oui, la décroissance c’est nous aussi [3]
La jouissance de pouvoir faire un petit “v” pour vendetta à coté de chaque item trouvé.
Laglue© me dit avoir besoin de chaussures de gym plus grande que ses actuelles. Soit, allons donc en prendre. Passage pour des courses alimentaires.
A la caisse, deux mecs, nous regardent ostensiblement. Apparemment avec plus de testosterone que de neurones, vu qu’ils devisent bien haut et guogenards sur ces gens qui font les courses de la rentrée la veille alors qu’ils ont reçu la liste en juin.
C’est bien que j’avais les filles que je leur ai pas révélé le fond de ma pensée a base de ‘et alors connards, occupez vous de votre bite et du manque d’intelligence profond que je vois là entre vos carapils et le dernier numéro de voici spécial foot”, pour me contenter d’un sourire et regard qui tue, d’un fantasme de mort lente et violente vu mon état de non-patience, fatigue et marre de tout là, sans même décocher un mot, sachant que ca n’aurait pas été de ma répartie habituelle mais un bien plus bas “ca vous pose un problème? Oui, ben parles en a mon cul, ma tête est malade”
Enfin les courses sont dans le coffre. Par acquis de conscience [4] je vérifie qu’on a bien tout, puis regarde les chaussons de gym. Et j’ai bien fait.
Ré-iterant l’exploit des chaussures différentes, sans toutefois tomber dans le classique “mes sandales ont deux pointures différentes” qu’on a découvert à la toute fin des vacances il y a quelques années, la demoiselle, quasi 11 ans quand même avait réussi a prendre deux chaussures droites.
Se retaper les files pour faire l’échange m’a rendue joie, tu n’as même pas idée.
En attendant, les cartables pour demain sont bouclés, les vêtements choisi, plus qu’a finir de manger, prendre une douche et hop, elles seront au lit, pour la dernière nuit de leurs grandes vacances 2015. Inutile de te dire qu’elles ont moyen envie d’y retourner. Parait que les vacances étaient trop courtes.
Et moi? Moi je m’efforce de rester zen en cette semaine de maman solo avec l’envie de repartir et des emmerdes administratifs qui se sont pointés comme de bien entendu pendant les vacances. Respirer. Téfaliser [5]. Je vais survivre.
Edit: il est 21h15, les filles sont au lit, couchées. Quant au fait de dormir, je n’ai absolument aucune idée de l’heure à laquelle elles vont y parvenir. Elles ont du mal à se lever ce matin, ca promet du sport pour demain.
[1] En même temps, entre les stages, les maladies, l’opération de ma maman – oui cherche pas, ma maman a des tendances masos, après trois enfants, elle persiste a vouloir faire les courses de rentrée avec les deux miennes, genre souvenir nostalgique, ou alors juste pour se rappeler que à quel point c’est bien de ne plus avoir d’enfants en âge scolaire
[2] Deux filles mal embouchées. Compter une heure de préparation par tête de pipe, plus une heure a gueuler pour les faire avancer. Avec juste 4h de sommeil sur la nuit. Enjoy.
[3] Et le fait d’être pingre. C’est que je voudrais bien repartir en Californie moi, ou au Japon, voire en Islande, alors du coup, le moindre euro économisé est un pas sur ce chemin. Ou un euro pour une surprise pour les filles. Oui, je suis faible. D’ailleurs en parlant de cadal, j’ai rien ramener pour moi, mais les filles sont blindées.
[4] Bon ok, je suis une femme rousse, qui voyage seule en plus, je ne peux donc pas avoir de conscience. On va dire que c’est l’intuition maternelle hein.
[5] Faire le gros dos comme la bonne vieille poêle. Ca te glisse dessus, ca ne peut pas t’atteindre, tu es zen, pose tout de suite cette tronçonneuse s’il te plait.