Ce qui est sûr, c’est qu’il ne forme pas ta jeunesse.
Nan mais faut pas croire, voyager en famille c’est sympa. Enfin si tu n’as pas plus d’un enfant et/ou que ta marmaille s’entend bien, et que tu n’as pas prévu d partir en avion ou train.
Nous comme on est des warriors, on a décidé de faire un combo: partir en avion, avec des gamines qui se détestent cordialement [1].
Donc. On part en avion. Avant de partir il faut arriver a l’aéroport. En voiture. Avec les deux gamines en train de se dire des amabilités derrière, je peux te dire que le temps semble long. Très long.
Brèfle. Passage par la vérification des billets. Puis les douanes. C’est sympa ce jeu de tétris ultra rapide ou tu dois mettre ta valise/sac à dos/contenu de tes poches/sac de laptop sans son ordi et tablette, et ne pas les quitter des yeux tandis que tu passes le portail de sécurité.
Je sais pas qu’elle nous dit. Y avait peut-être des ciseaux dans ma trousse j’ai pas vérifié…
Là, t’as juste envie de lui en coller une a la treize ans, parce que c’est pas comme si tu lui avais chanté sur tous les tons de vérifier ses affaires avant de partir, qu’elle n’ai rien d’interdit comme par exemple… UNE PUTAIN DE PAIRE DE CISEAUX….
Dans l’avion, elle était coté hublot, sa soeur seule a une autre rangée, enfin tranquille. Nous on a eu droit aux tas de questions, a l’émerveillement face à ce grand oiseau de fer qui vole. Puis après a son incessant blablablas, de jouer avec ses peluches, jouer avec elle, lui dire si elle dessinait bien, répondre encore a trouze mille questions.
Aller avec elle aux toilettes. Atterrir une grosse demie-heuree plus tard et devoir cavaler dans tout l’aéroport a la recherche d’autres toilettes.
Puis pendant qu’avec son père on essayait de se reperer et de voir par ou c’était pour prendre le bus, d’avoir à nouveau les deux gamines en train de se disputer.
C’est parti pour trois semaines de vacances quasi. Dont deux jours à Séville ou les températures prévues sont caniculaire et dépasse la réponse à la vie, l’univers et au reste: 43 degrés. 43 putains de degré et au moins 39 jusque 20H. On va juste mourir.
Mais en attendant, j’ai appris à mes enfants comment on mouchait les avions et qu’ils adoraient être bordés une fois dans leur hangard…
[1] Mais si, sur le principe des ennemis mortels, de l’entropie et du mouvement perpétuel: si l’une est calme, l’autre la cherchera et vice et versa.
[2] Assez mal d’ailleurs sur un sol inégal, je déplore actuellement la mort de mes deux poignets.
[3] Nan mais c’est pour l’effet dramatique, en vrai on avait le temps.
[4] Nan mais faut pas croire, les enfants say fantastique, #OuPas
[5] Ou alors c’est l’impression que ça donnait, elle ne l’a probablement pas fait exprès
Une petite pause dans le compte rendu du Japon, pour bien montrer que malgré ces trois semaines, je sais encore gérer les filles à peu près seule. Ou pas.
Aaaaah, les vacances, c’est bien, y a pas d’horaires, on peut faire ce qu’on veut et les enfants pètent la forme, mais quelque chose de grave. Alors cette semaine, je leur avais préparé un combo hardcore: le mardi journée sportive au Blocry, le mercredi, journée à la mer avec départ a potron-minet, aka 6h
Mardi:
Donc le mardi, c’était rendez-vous en enfer avec mon frère à 11h sur le parking malin.
Le programme de la journée? On commencerait par un peu de tennis, puis certainement du ping-pong. Pour la suite, on savait pas trop, peut-être piscine ou escalade.
Quand on a finalement pu rejouer entre adulte, le match a été assez tendu, rempli de balle renvoyées très fort pour faire taire la colère et la frustration que tu peux avoir a essayer de jouer avec deux punaises qui passent leur temps a essayer de s’entre-tuer.
Bon après, on en a raté aussi pas mal des balles. Dont parfois dans de jolis mouvements de j’ai-ah-ben-non-finalement-pas-mais-tu-as-vu-l’énorme-guêpe-que-j’ai-chassé-avec-ma-raquette? Et beaucoup couru aussi. Heureusement, contrairement à la dernière fois, on était dans une bulle semie-ouverte et pas dans la bulle four-à-pizza-sans-aucune-aération.
Un petit tour au décathlon [2], ou je craque finalement pour des chaussons d’escalade, et on est reparti. Pour de l’escalade cette fois. Si le frangin et moi sommes équipés (baudrier+chaussons+grigri et/ou 8) ce n’est pas le cas des filles. Du coup on loue un baudrier pour la grande et un ouistiti pour la petite. Qui n’est plus si petite vu que le harnais commence a devenir vachement serré pour le coup. [3]
Sur les deux derniers mètres, la responsable lui a montré comment bien se placer pour descendre. Puis après ça, il n’a plus été question pour la petite de monter sur ces grands murs.
Du coup, elle a été sur le module en haut, légèrement incliné, qui fait trois mètres et a un gros tapis moelleux en dessus et s’est entraînée dessus. A grimper d’abord timidement, avec mon aide puis de plus en plus facilement, jusqu’a le faire très facilement et en sautant de plus en plus haut.
Du coup quand je lui ai reproposé, genre une heure plus tard de regrimper sur le grand mur, elle l’a fait. Sans rechigner. D’abord deux trois mètres, puis redescendre pour qu’elle voit qu’elle maitrisait la descente, puis jusque tout en haut. Et de redescendre, fière comme Artaban. Pendant ce temps, sa soeur grimpait une autre voie, assurée par son tonton.
Puis on les a envoyée toutes les deux sur le module pour pouvoir grimper une voie entre nous. Il faut savoir que depuis quasi dix ans, je suis handicapée d’un bras (enfin techniquement le nerf grand dentelé est mort, me privant d’une bonne partie de mes forces et de la mobilité de mon bras gauche) et que mes derniers essais d’escalade s’étaient soldés par des échecs lamentables. Du coup, c’est un poil stressée que je me suis mise devant la paroi.
Mais forte de mes séances de kinés et des trois semaines au Japon qui m’ont développé des muscles inconnus, c’est avec fierté que je suis arrivée en haut d’une 3B [4]. Bon après j’avais le malus filles qui se disputent quinze mètres en dessous de toi. Grimper en essayant de mettre de l’ordre la-dedans est un petit peu beaucoup compliqué et stressant. Heureusement on était seuls à ce moment là, mais j’avoue avoir eu des idées si pas de meurtres, de baillons et de shibari pour gouter la quiétude de l’escalade.
Encore une ou deux voies pour les filles, pareil pour le frangin et on remballe les affaires. C’est passablement cassés qu’on s’est entassés dans nos voitures respectives pour repartir à la maison.
Bilan du nombre de pas de la journée: 13093, soit 10km. Plus le sport. Pourtant à 22h elles étaient encore en pleine forme. Nettement moins quand je les ai réveillées a 6h le lendemain…
Mercredi:
Rendez-vous chez Setchaya et Koochie a 7h30, pour prendre le petit déj, puis partir vers Ostende à une seule voiture. Puis trajet comateux vers la plage. Arrivée vers 9h30. Il fait encore un peu frisquet, surtout à cause du vent, mais le soleil est bien présent et il y a peu de gens à cette heure encore matinale.
Quand tu voyages avec des enfants, le plus embêtant c’est les “MAAAAMMMAAAAANNNNN PIPPPPIIIIIIIII” intempestifs de ta progéniture, t’obligeant à te rabattre sur un café, ou des toilettes publiques pas trop sales quand tu as de la chance, pour soulager la vessie trop petite de l’enfant. Quand celui-ci ne te dira pas simplement “j’ai plus envie” après avoir payé un café cinq euros pour pouvoir utiliser les toilettes de l’établissement. Les joies parentales donc. Que tu imposes aux potes assez fous pour partir avec toi et tes nemesis.
On se fait la digue en long, large et travers, en profitant pour chasser le pokemon. D’ailleurs, curieusement, ou pas, il semblerait qu’Ostende soit la ville des Lipoutou et Soporifik. Y a t’il un lien avec le nombre assez hallucinant de retraités du coin, il y a un pas que je n’oserais franchir. Celà dit, il serait interressant de voir si les Tadmorv et autres Grotadmorv prédominent à Anvers.
Pause de midi. On se rabat sur un resto sur la place, proposant un menu pas trop cher comprenant croquette de crevette et plat au choix, comme vol-au-vent ou sole meunière. N’écoutant que mon estomac, je me suis rabatue sur celle ci. Hélas, trois fois hélas, grosse deception. En guise de sol c’était plutôt une solette, le beurre de la sauce n’a jamais été clarifié et la purée a failli ne jamais arriver. Bilan, je ne remettrai pas les pieds dans ce bistro. Même si la croquette n’était pas mauvaise.
Puis c’est l’après-midi, après encore l’une ou l’autre capture de pokemon, nous voici enfin sur la plage. Les serviettes sont installées, les jeux de plage déballés et les filles jouent plus ou moins tranquillement pendant qu’on profite. Du soleil. Du ressac. De la caresse du vent.
Setchaya va faire un premier tour dans l’eau, moi qui comme une andouille ai oublié mon maillot, fait ce que je peux en short et t-shirt, a savoir le regarder et temporiser les filles “non on ira pas dans l’eau tout de suite d’abord faut que la crème solaire agisse, que vous digériez et que je trouve le courage d’y aller”.
On en profite pour regarder le balais d’un hélico qui soit tente de sauver quelqu’un de la noyade, soit s’entraine à balancer/repêcher des gens dans la flotte.
Pendant ce temps, j’essaye de maintenir désespérément mes bagues qui tente de se faire la malle. Faut croire que j’ai maigris des doigts pendant ces vacances. Ou alors les 15kgs perdus depuis quelques mois étaient en fait rassemblés dans mon annulaire gauche.
En plus, j’avais pas du tout prévu l’effet miss T-shirt mouillé quand je suis rentrée complètement dans la flotte, me donnant envie d’avoir la tout de suite maintenant un burkini ou au moins une combi pour ne pas mourir de pneumonie la maintenant tout de suite.
Puis le temps a avancé, le soleil nous à sechés, on s’est rhabillé et direction glaaaaace pour le gouter, puis promenade dans un parc, avant un retour sur la plage, après avoir laissé Setchaya et Koochie sur le parking
Non parce que masochisme parental poussé à l’extrême, le Merlinou allait nous rejoindre deux grosses heures plus tard, direction Dunkerke pour y passer deux nuits et profiter de la plage une journée de plus. Enfin nous surtout, lui nous rejoindrait plus tard.
En l’attendant, les filles ont continué a augmenter leur skill “construction de château de sable”
Puis Merlin nous a récuperées, on a filé a Dunkerke et joie et bonheur pour les filles, fait un Buffalo Grill. Qui donnait un petit jeu des chevaux pour patienter. Repas engloutis par les filles, au comble du ravissement pour la petite qui a pu manger une énorme barbe à papa. Quand elles se sont couchées, curieusement, en quelques secondes, elles s’étaient endormies…
Bilan du nombre de pas de la journée: 16917 pas, soit un peu plus de 12km.
Mercredi:
Réveil au petit matin, le temps de prendre un déjeuné copieux [5], de faire le sac avec les maillots, serviettes, de quoi boire, un anker et ma liseuse et c’est parti. On est a environ deux kilomètres de la plage, avec une foule de possibilité pour la rejoindre. Après concertation avec les filles [6], mon scanner pokemon , moi-même, on se décide par un passage par le port, longer le bras de mer, puis passer la passerelle en bois qui ralie Malo Plage.
Bien sûr, ça a pris un peu de temps, vu qu’on chassait le pokemon en même temps [7], prenait quelques arènes photos, puis discuter. Chose curieuse, pour une fois elles ne se sont pas DU TOUT disputées. A un tel point que je me suis demandé si on m’avait échangé mes enfants pendant la nuit.
On traverse la passerelle et là, c’est la première vu sur Malo Plage, parait-il la plus belle du nord. J’avoue, le nom n’est pas usurpé. Plage de sable fin, à perte de vue, eau vert-turquoise et très peu de gens.
On avance sur la digue. J’ai récuperé a l’hotel environ 3m3 de documentation que faire à Dunkerke avec des enfants, et classé celle-ci en fonction de son cout: vends un rein, tu devrais t’en sortir avec un oeil, possible si on mange des pates jusqu’a la fin du mois, gratos. Un plan me permet de pouvoir placer tout celà judicieusement sur une carte.
Et puis on tombe sur le Graal de tout parent radin et fauché qui se respecte. Une plaine de jeux. Dans le sable, au bord de la mer. Le rêve. Je lâche les filles la dedans et profite de mon strabisme divergent pour les surveiller d’un oeil, l’autre vissé a ma liseuse.
Et vu qu’on est en France, la chance, les autres enfants parlent aussi français, communiquant plus aisément du coup, vu que le niveau de néérlandais des filles n’est pas vraiment bon.
Le temps passe et il est temps d’aller manger. Que veulent-elles? Une crêpe. Quand? Maintenant. Du coup on se refait la jetée en direction d’une crêperie. Le temps de commander à boire et a manger, sur une terrasse ou il y a peu de monde et avec une vue imprenable sur la mer, on discute et on joue.
Et puis c’est le moment tant redouté: j’ai oublié le matériel de plage a l’hotel, du coup le challenge est de trouver une pelle pas trop chère, qu’elles puissent l’utiliser. A la limite même deux, histoire qu’elles ne s’entretuent pas pour l’item.
Et puis vu qu’il faisait bon et que la nuit à été courte, j’ai sombré une grosse demie-heure, pendant que les filles essayent de creuser pour arriver en Chine. Sans se disputer ni se battre. Parce que j’avais joué la carte “laissez moi dormir un peu, et on ira dans l’eau. Enfin y mettre les pieds juste, pour se baigner, faudra attendre papa”.
Alors elles l’ont fait. On a été dans l’eau, qui descendait doucement. Jusqu’aux genoux pour moi, un peu plus pour elles. Et comme il n’y avait quasi pas de vagues, on y est restées pas mal de temps, tandis qu’elles essayaient imperceptiblement de gagner quelques centimètres encore. Seulement vu la température de l’eau, elles m’ont pas eue.
Remontées sur la plage, on a joué toutes les trois. Puis le vent s’est levé, leur père est arrivé et ensembles, ils ont été dans l’eau. Moi j’avais remis mon t-shirt, rapport que je caillais. Et ils ont joués longtemps. Et pendant que je les regardais se lancer de l’eau, courir et nager, je remetais ma robe par dessus tout, parce que j’avais froid.
Puis ils ont couru bien loin, rattraper la marée, trempés comme des soupes et heureux. Moi je passais mon pull au dessus de ma robe parce que j’étais frigorifiée.
Non parce que ces fous furieux sont restés deux heures dans une eau a 18° quand dehors il faisait à peine 20° et qu’il y avait pas mal de vent. Tu m’étonnes que la plage était quasi vide.
Et puis bien sûr, on a continué a se promener. Le téléphone à la main, tête a l’envers, pour le cas ou un pokémon se pointerait. Et c’est sur la superbe digue de Malo Plage que mon niveau 22 est apparu tout seul…
Comme il se faisait tard, il a fallu rentré. A l’hôtel qui du coup se trouvait plus a quatre kilomètres de notre point de départ. Mais c’est pas grave. Il faisait beau, le couché du soleil était magnifique et les filles pouvaient chasser le pokémon.
Pour le retour, on a explorer un parc, le LAAC, bondé de joueurs pokémons, limite on aurait dit que toute la ville s’était donné rendez-vous là, rapport au peu de personnes croisées jusque là. Vu qu’on partageait le temps entre chasse aux pokémons et photos de familles ou plus débiles, je n’ai pas pu m’empêcher de me faire fusiller du regard après avoir sorti bien fort aux gens qui nous dévisageaient “Ah non hein, arrête de prendre des photos, on ne va pas gâcher une sortie Pokemon avec une sortie de famille”. Sourires crispés en face, j’avoue c’était rigolo
Quand on est finalement arrivés a l’hôtel, les enfants tenaient plus du cadavre que du vivant. Et je te raconte pas le lendemain matin, quand il a fallu se lever bien tot pour rentrer…
Bilan du nombre de pas de la journée: 12472 soit un peu plus de 9km, soit beaucoup trop pour les filles.
Sur ces trois jours elles auront donc marché 33km, fait de l’escalade, du tennis et du ping-pong, plongé deux fois dans une eau a 16-18°, bu la tasse environ quatre fois, terrassé 30m3 de sable et eu les meilleurs jours de vacances de cet été.
Et nous? Ben écoute, perso j’en ai bien profité, le Merlinou moins, d’ailleurs il ralait un peu à ce sujet. Je crois qu’il a une revanche d’activité a faire avec les filles à prendre…
[1] Cherche pas, mon sac est un mélange de TARDIS et du sac de Marie Poppins,avec un coté poirier savant, il te bouffe la main quand tu essayes d’y retrouver ton portefeuille, en plus d’être multi-dimensionnel et de devoir demander un rendez-vous pour pouvoir y récuperer un item.
[2] Si c’est du sport aussi. Les filles veulent à chaque fois parcourir tous les rayons et essayer les skates et autres trottinettes en plus des vélos elliptiques et des trucs d’escalade.
[3] Et non le cou, ou alors ce que tu l’as vraiment très mal harnachée
[4] Oui je sais, c’est le niveau le plus bas quasi, mais j’m’en fiche. Je suis arrivée en haut. Sans me vautrer, quasi sans douleur et avec l’assurance qu’en m’entrainant, je pourrai faire mieux. Et c’est, c’est vraiment beaucoup et très important pour moi
[5] Enfin l’homme et les filles, moi je suis pas capable de manger le matin. Même avant de partir en rando en haute montagne #TrueStory
[6] Tu rigoles ou quoi? Leur demander leur avis, c’est partir pour au moins deux heures de négociations
[7] D’ailleurs si tu aimes marcher mais que tu as des enfants relous qui passent leur temps à chouiner et à ne pas vouloir avancer, installe pokemon go. Promenades longues et sympa garanti, pour autant que tu laisses l’enfant tourner les pokestops et attraper l’une ou l’autre bestiole. Mon conseil cependant: évite de le laisser faire quand c’est un rare qui pop, tu t’en mordrais les doigts #JaiTestéPourVous.
[8] La gentillesse et serviabilité de cette enfant me tuera…