Avoir des enfants, ce truc formidable, qui te permet de te rendre compte de plusieurs choses, pas forcément en même temps:
- 1. Le ridicule ne tue pas: que ce soit ta progéniture, qui s’est habillée comme elle le voulait, multipliant les couches en été, courant a oualpé ou presque en hiver et ne sachant absolument pas coordonner les couleurs [1], ou toi, quand tu dois gérer les bons mots et les crises de la dite progéniture devant un tas de regards au mieux désobligeants, au pire suivi des commentaires de leur propriétaire, qui généralement se prendra le parent a bout de nerf avec un au choix “je ne vous ai pas demander votre avis, vous pouvez vous le carrer ou je pense” ou un plus diplomatique “c’est ça, c’est ça, tout en pensant maintenant ta gueule sinon ca va très mal se passer pour ton cul”
- 2. Un enfant c’est usant. Si vraiment. Cielleux qui disent le contraire on soit des faux nains[2], on de la chance d’avoir le syndrome de Dory [3], leur permettant d’un jour à l’autre d’oublier les problèmes petits et grands amener par leurs enfants. Clairement. C’est relou. Ca te pousse à bout.
- 3.C’est égoïste. Tu lui donne le doigt, il va te bouffer la main, le bras, et laisser juste les chevilles s’il est pas trop vorace. Tu veux lui faire plaisir, c’est jamais assez. Et ça te l’exprime en râlant
- 4. C’est jamais content, même quand tu fais ce qu’il veut, on en revient au point 3. Avoir des enfants, c’est comme un esclavage, sauf qu’au début, on t’a jamais dit que tu signais pour ça, la conspiration “Lay Enfants Say ke Du bOnheur” étant passé par la avant et ayant baliser le chemin, JA-MAIS on t’a dit que tu allais souffrir mille morts. D’abord pour l’expulser. Ensuite pour t’en occuper. Et je te raconte pas la tonne de sacrifices en prime. [4]
- 5. En cherchant bien, et surtout pour t’éviter le combo infanticide-suicide, un enfant, c’est aussi plein de chouettes choses, de bons moments, beaucoup d’amour, et un putain de syndrome de Stockolm aussi.
Bref, tout ca pour dire que parfois tu te casses le cul a vouloir leur faire plaisir, mais en fait ca tombe à plat. Comme y a quelques jours. On avait convenu avec le parrain de Laglue© de se retrouver chez le grand suédois pour bouffer et dépenser un peu d’argent. Déjà, Lagluante©, elle avait pas franchement envie d’aller la bas. QUand elle l’a appris elle faisait un peu la gueule. Non seulement on allait retrouver sa grande soeur, mais en plus a un truc nul [5]. C’était donc concert de grognements déçus dans la voiture. Le Grinch avant l’heure.
Pis elle était contente quand même un peu, de faire le resto, c’est chouette un resto, c’est rare [6], et en plus ils ont des boulettes. Chouette. Sauf que.
Le monsieur du self, il a balancé une louche de sauce sur ses boulettes. Et la c’est le drame. Les cris, les pleurs, J’AIMEEEEE PPOOOOOOOOOOO ÇAAAAAAAAAAAAAAAAAA [7]. Le parrain de la grande, Vanyel, il a déjà mit les bouts et observe avec interêt la crise de la gamine et ma non gestion, aka, surdité selective profonde la maintenant tout de suite.
Je vais vers les caisses, laissant un torrent de larmes derrière nous BWOUAIINHIIIINHIIIIINNNN KESKEJ’VAISMANNNZZZZZZZZZZZEEEEEEEEEEERRRRRRRR, heureusement il reste fort peu de monde au resto pour le moment et on se dirige vers une table libre. S’en suis de longues minutes de négociation sororales, Laglue© acceptant de céder quelques boulettes vierges de toute sauces à a sa cadette.
Cadette qui goutte acccidentellement la dite sauce honnie. Se lèche les lèvres, décrète avec un grand sourire après cette demie-heure de gageure [8] qu’en fait la sauce est hyper bonne et en prend une lampée d’un index déjà taché du gras des frites.
J’ai du utilisé tout mon self-contrôle pour pas étouffer la gamine dans son plat, tandis que Vanyel se mordait les lèvres nerveusement pour ne pas éclater de rire et prendre son café brûlant dans la tronche, parce que crois moi, j’aurais parfaitement fais une réussite critique sur le lancé de tasse, alors que Laglue© ingénue, du haut de ses treize ans ne comprenait rien du drame se jouant sous ses yeux.
Et tu sais le pire dans tout ca? C’est que je suis a peu près sûre d’avoir la même scène la prochaine fois qu’on va la bas, parce que évidement, Lagluante© presque huit ans est équipé du neurone Dory en série, comme sa mère, et que donc, evidement, elle ne se souviendra de rien #PleaseKillMe #UneCOrdeUnePoutre.
Et toi? Dis moi que ça t’arrive aussi des trucs comme ça, et que tes enfants ne jurent que par un ou deux plats et qu’a l’exterieur c’est souvent galère. S’il te plait, dit moi que je suis pas la seule à être dans ce long tunnel noir de l’ingratitude nainesque
[1] Quand Lagluante© me dit “maman, tu es magnifique”, c’est que généralement j’ai fait une faute de gout. Et je me change intégralement
[2] Catégorie d’enfant assez rare, qui ne moufte pas, mange de tout, ne se salissent pas, n’hurlent pas et son de parfaits petits adultes miniatures. Et ne viens pas me dire que c’est l’éducation, parce que des disparités au sein d’une même fratrie, c’est bien la preuve que non. Ah que de “de ton temps”, les enfants on savait les élever nous. Suffit de voir les adultes qu’on a maintenant. Notre génération. Tsé celle qui prend le plus de calmants et d’antidépresseurs. Je te laisse réfléchir à un lien éventuel.
[3] Bonjour, je m’appelle Dori, j’ai une maladie qui s’appelle le trouble de la mémoire immédiate, j’ai encore oublié quelque chose?
[4] Ah ben nan pardon, c’est les conséquences d’avoir baiser sans protection ça. Le sexe c’est pêcher, assume maintenant.
[5] Qui subitement ne l’est plus une fois qu’elle peut courir partout. En plus y avait un concours de Noyel avec cadal a la clef, alors tu penses bien qu’elle a apprécié.
[6] En même temps vu le panel de trucs qu’elle accepte de manger et qui se compte sur les doigts de la main d’un lépreux en phase terminale, ça ne facilite pas les sorties. <
[7] Sisi, elle a bien huit ans le mois prochain. Voilà. J’ai engendré un monstre
[8] Meunan, je suis pas dans l’exagération, tu me connais…