Il était prévu qu’on reste deux nuits à Osaka avant de partir vers Kyoto.
Après avoir bien profité de la soirée, la première nuit s’est déroulée d’une traite et le lendemain, trois d’entre nous partait vers Himeji et son château.
Motivés. Sauf que j’avais pas prévu DU TOUT que les filles m’avaient laissé un petit cadeau de départ, histoire que je me souvienne bien d’elles, sous la forme d’une énorme gastro fulgurante, qui m’a laissée en plan pendant trois jours, me laissant penser que j’allais claquer et me faisant demander si mon assurance couvrait le rapatriement [1]
Gastro qui s’est déclarée évidement un peu avant de prendre le train, après s’être tapé une demie heure de métro et qu’on était partis pour facile 1h30 de tchouktchouk.
Alors que mon estomac tentait de divorcer de moi de façon totalement horrible: mix d’alien et de la remontée des saumons lors du fray. Heureusement pour moi, les désordres n’ont été que d’ordre stomacal. Je peux donc te dire que j’ai testé pour toi vomir discretos [2] dans un sac plastique au milieu de la gare de Shin-Osaka, sans rien laisser soupçonner aux gens autours de nous, pendant que la pauvre, pour préserver son anonymat, nous l’appelleront Babadouk, essayait de se pousser pour qu’on ne voit pas qu’on était ensemble.
Arrivée du train, un superbe Shinkansen, au nez effilé, aux sièges confortables et inclinables, a l’airco réglable et je comate jusqu’a l’arrivée, un sac à vomis près de moi, ocazou.
Il faut dire que dehors il fait particulièrement chaud, genre 33° et que le taux d’humidité est aux alentours de 95%. Un vrai sauna, et quand on a l’estomac qui tente de reprendre sa liberté, ça n’aide pas.
On sort de la gare, devant nous, à deux kilomètres, le château, visible dans la brume. On se dirige vers lui, à petits pas de bigotes
Un bus pourrait nous y amener, mais c’est payant, puis ça nous permet un peu de découvrir la ville.
On arrive dans l’enceinte du château. Les douves, le pont, et le bâtiment qui nous surplombent sont vraiment impressionnants.
On se promène dans les jardins et arrive la première partie de la visite ou il faut se déchausser. Les planchers étant antiques et vénérables, les lieux de déchausse, tels les temples et autres maisons sont légions. On nous fourni donc un sac ou mettre nos chaussures et c’est partie pour la découverte du long couloir, bâtiment d’époque, extrêmement long. Des enfilades de pièces avec vue sur le parc du château et moultes objets exposés. Il fait aux environs mourir. Près des fenêtres ouvertes des groupes de gens se posent pour capter un peu de l’air moins chaud de dehors.
Le parquet est glissant en chaussettes,en cause certainement le vernissage du bois fait par un psychopathe du brillant et vu que je suis a deux doigts de tourner de l’oeil, je me traine de pièce en pièce en regardant et puis en m’accroupissant dès que je peux.
J’avoue avoir végété bien dix minutes devant une maquette dépeignant l’évolution des environs depuis avant l’avènement du château jusqu’à nos jours.
Quand on ressort de là, une nana me voyant a l’état de loque post-humaine me file une bouteille de pocari sweat, boisson qui deviendra ma compagne de route pour tout le voyage; pour éviter que je ne meurs là, sur la dalle ou on remet ses chaussures.
On continue a monter, vu que le château se trouve au sommet d’une colline.
C’est là qu’avisant un banc, le seul qu’on aura croisé, je m’affale et leurs dit de me laisser mourir là, j’attendrai qu’ils reviennent de leur visite.
L’endroit est plaisant et calme, j’ai vu sur le château et une brise régulière vient me susurrer à l’oreille que je ne mourrai pas tout de suite.
Sur les quasi deux heures que dureront leur visite, je comate, assise sur mon banc, passant par des phases d’endormissements avec pour compagnie les cris des oiseaux et le bruit de la foule, silencieuse, mais pas trop qui monte a l’assaut du château. Ah, et de quelques personnes venues s’assoir près de moi, le temps se de reposer.
Quand finalement, ils reviennent me chercher, une guide, voyant ma figure verte et en vrac, nous raccompagnera a contre sens vers la sortie, avec moultes courbettes et “genki desuka?” espérant que je ne lui claque pas entre les doigts.
A la sortie des figurants en costumes d’époques se prêtent au jeu des photos
Même qu’ils sont un peu insistant pour prendre des photos avec les enfants et les touristes. Je suis gentille, je t’épargne celles avec moi
Grace à ce petit intermède je me sens un peu mieux, et peut donner à Loup toute latitude pour faire ses photos
C’est intéressant de voir le nombre de statues se dressant sur le chemin entre le château et la gare. Des statues de toutes sortes, hommes, femmes enfants, plus ou moins habillés.
Loup qui n’avait plus vu Lagluante© depuis deux jours s’est mis en tête que l’une d’elle était sa maîtresse, il a été assez difficile de l’en déloger
On peut noter aussi que le dépaysement par rapport à la Belgique est moindre et peut se faire attendre, on a la solution pour se sentir malgré tout chez soi [3]
[caption id="attachment_3388" align="aligncenter" width="695"] Une petite gauff’ au suc’?
Retour par le train et métro, ou j’ai pu remarqué chez certaines le soucis du détail quant à l’accordage de leur chaussures avec les chaussettes
C’est a peu près la que j’ai découvert le hashtag #OnlyInJapan, qui allait me poursuivre tout le long du trajet. Que ça soit les toilettes et leur utilisation disons,… aléatoires aux premiers essais, les statues bizarres, les gens aux comportements bizarres, les situations cocasses à poils dans les onsens [4], les nons sens, enfin toutes des choses dont je te parlerai ultérieurement et un paquet d’anecdotes que je compile.
Pour entrer simplement, et vu qu’on peut en trouver un peu n’importe où, même en Belgique, c’est dire, le mur d’escalade exterieur sur un grand immeuble, que t’as qu’une envie, voire ou est l’entrée et aller tester
Pour la suite et fin de la journée? Retour à Osaka, visite de ses rues et galeries commerçantes, bourrées de monde à tout heure du jour et de la nuit, histoire de te donner un avant-gout de Tokyo
Non mais vraiment, tu me crois pas? Attends, vidéos prises par mes soins, 100% pas retouchées. Quand on parle du bruit qui peut se faire étourdissant, c’est une belle illustration. Que ce soit le brouahaha de la rue, ou les différentes personnes qui beuglent à qui mieux mieux dans leur micro, répandant leur boniments en contrepoint des jeunes voulant faire connaitre leurs talents de chanteurs.
Même que tu dois faire attention en même temps à ne pas foncer dans les gens, ne pas te faire foncer dedans et ne pas perdre un truc par terre, auquel cas il sera lamentablement piétiné jusqu’à ce que mort s’en suive
Et puis c’est le moment dont Muriel Robin ne parle pas dans son sketch. Je pense sincèrement, au vu de nos expériences japonaises, qu’il est plus facile de diviser une addition en six, que de trouver un restaurant ou on puisse tous manger. Particulièrement à Tokyo et sans réservation #Yolo.
Certains restos sont spécialisés, d’autres plus généralistes, c’est dans l’un de ceux là qu’on se dirige ce jour là. Très bon. Il faut savoir qu’au Japon dans à peu près n’importe quel resto, de la gargote de quartier au shabu-shabu prestigieux, en été on te fournit une serviette (chaude ou froide) dès que tu arrives pour te rafraîchir un coup, ce qui au vu des températures n’est pas du luxe. Et que généralement l’eau et/ou le thé te sont fournis gracieusement. En plus du système old school de sonnette pour appeler le serveur une fois que tu es prêt à commander. Que ce soit via les menus en full japonais, avec ou sans dessins, en anglais, ou via la vitrine avec ses répliques de plats plus vrais que nature.
Ce soir là, on s’est divisé entre bouffeurs de ramen/udon et c’était diablement bon. La commande s’est passé sans encombre et personne n’a été là pour vérifier si on mangeait bien tout convenablement, [5] et c’est la panse repue qu’on est reparti affronter la nuit et ses danger
Quels dangers me diras-tu. Le Japon est un pays extrêmement sécuritaire ou tu ne risques rien. C’est vrai. TOI tu ne risques que rien. Ton pognon par contre, c’est une autre affaire. Entre les trucs kawaii et pas trop chers [6], les salles d’arcades pleines de jeux et peluches qui ne demandent qu’a se faire attraper par des pinces qui curieusement n’y mettent pas du leur,elles
Les jeux style mario Kart, Resident Evil, dans une pièce sombre avec banquette vibrantes et araignées qui te sautent a la gueule; Setchaya a essayé une fois, plus jamais il a dit, on a cru mourir de peur. Et pourtant c’était en 2D. Je l’ai refait plus tard avec Babadouk en 3D, et c’était encore plus flippant.
Puis après c’est Merlinou qui à traumatisé les japonais présents en faisant un high score au tape-taupes en utilisant la méthode dite de la Brute Berserk [7]
Je ne te parlerai pas de la simulation de taiko ou j’me suis amusée comme une petite folle en martyrisant ce pauvre tambour et en faisant un score pas trop dégueux.
La nuit est encore jeune, qui dit ville, dit loisirs branchés, comme le karaoké \o/
Nous voici donc à tester notre premier karaoké, avec un gars a l’accueil ne parlant pas du tout anglais. On se débrouille avec nos maigres connaissances en japonais pour savoir s’il y a aussi des chansons anglaises => utau? english?
Apparemment c’est le cas, on prend notre ticket et c’est parti pour une demie-heure, dont on prendra la première partie pour comprendre comment marche la tablette pour envoyer les chansons. Facilement en fait, c’est juste nous qui ne sommes pas doués, et puis c’est parti par la folie, on chante comme des gorets qu’on égorge, dans cette pièce capitonnée a l’odeur de tabac froid et au charme désuet des années 70, avec boissons à volontés et tambourins pour accompagner le chanteur.
Pour ce premier opus, on n’a pris que des valeurs sûres. Blondie, Madonna, Adèle, …
Le téléphone de la pièce sonne, il est déjà temps de redescendre. On paye en effet a la fin et à la durée. Du coup on aurait très bien pu prolonger, mais il se fait tard et la fatigue se fait doucement ressentir. D’autant que le jour d’après se révèle chargé [8]
On retraverse les galeries et direction l’hôtel et sa superbe vue pour la nuit.
Et pour terminer sur un wtf, admire le sac là au milieu, oui oui, le felindra, tête de tigre, que mon chéri il a pas voulu que je m’achète [9]
Et je ne pourrai pas te laisser sans te parler du pachinko, sorte de flipper vertical japonais qui fait un bruit de fous, a plein de miémières et fait ressembler ses devantures a un truc pour enfant sage, vu comment tellement c’est pire à l’interieur
[1] De cadavre, vu l’état de décomposition avancée dans lequel je me trouvais.
[2] Merci les grossesses et leurs lots de vomissements multi-journaliers qui m’ont appris à vomir sans faire de bruits. Je me demande a quel niveau de compétence ça se place.
[3] En vrai on a pas essayé, on venait d’arriver au Japon. On l’aurait vu genre au quinzième jour, on se serait bien laissé tenter, pour voir.
[4] Qui peuvent être un chouya traumatisant quand tu fais ton 90C minimum ^^;
[5] Cela te sera raconté plus tard dans un post “anecdotes japonaises”
[6] Coucou Hello Kitty, Coucou Sailor Moon, coucou Capsule Corps, coucou Pokemon
[7] Comment ça “j’exagère” et ce n’est qu’une rentabilisation des coups?
[8] Je te mentirai pas, tous les “jours suivants” le seront en fait.
[9] On se demande bien pourquoi