Je sais que l’actualité est rude en ce moment. Que la Belgique est encore sous le choc, à raison. On peut s’attendre a voir défiler les listes de noms des personnes qui on perdu [1] la vie lors de cette double attaque, que les stigmates des explosions seront encore là quelques temps.
Je ne vais pas parler de ça. D’autres l’ont très bien fait, dont le très talentueux Hamadi , ou des gens qui ont survécus, ou simplement qui ont vu ou qui était là.
Moi je n’y étais pas, je suivais les infos, bien contente de ne plus être à la capitale. Je ne vais donc pas faire un article dessus, c’est pas mon rayon, mon rayon c’est la vie de tous les jours, les débilités et les jeux de mots pas drôle, en plus de l’electrocution par électricité statique. C’est peut-être un signe que je devrais bouger plus.
Malgré tout, j’ai une pensée pour les victimes, les familles, tous ces gens qui continueront à vivre en ayant perdu qui un père, un époux, un frère,une soeur, une mère, un(e) ami(e) cher(e). Et mon coeur se sert pour eux. Et égoïstement,humainement surtout, je suis contente de n’avoir perdu personne dans cette catastrophe, et je sers un peu plus les filles contre moi [2]
Ma contribution aux attentats s’arrêtera là. Moi le seul truc ou je suis douée c’est raconter la vie quotidienne, les anecdotes a deux balles, celles qui font sourire ou rire, voire déclenche des facepalms chez ceux qui les entendent/voient.
Je m’en vais donc te narrer l’une de mes dernières…Imagine un grand magasin. Colruyt pour ne pas le citer, comme ca tu vois les longues allées nues, les linéaires remplis, les chariots de tous coté. Voilà, tu vois.
Maintenant imagine que j’ai posé mon chariot a moi à un bout d’une rangée, près d’un croisement. Et que je suis à l’autre bout, a la recherche de coton-tiges.
Que je me rapproche du chariot. Qu’arrivée a une quinzaine de mètre du chariot, ou un peu plus, je regarde mon sac de coton-tiges, là dans ma main et mon chariot. Et mes coton-tiges. Et mon chariot.
Tu peux imaginer a ce niveau que dans mon neurone diabolique s’élabore un plan à base de “Je suis Shaquille O’Neal. Comme ça oui. Avec l’ampoule qui s’allume au dessus de ma tête.
Je regarde à droite, à gauche, personne. Je me concentre, prend la pose du tireur au basket ball et pam, un superbe lancé en cloche. Pas de bol, juste à ce moment, une innocente passante à l’idée saugrenue de passer justement par là et manque s’évanouir face à cette masse blanche sur le point de se jeter sur elle.
Manque de chance [3],mon splendide lancé termine sa parabole pile poil au milieu de mon chariot sans en toucher les bords, marquant un formidable chariot à cinq points.
Grand moment de solitude, vu que je n’ai pas su retenir mon geste de victoire, alors que la femme tremblait comme une feuille et ne demandait qu’a vite se tirer loin de cette folle furieuse. J’ai quand même eu le bon gout de m’excuser, en retenant un rire nerveux en me mordant l’interieur de la joue.
Bref, j’ai fais un panier chariot a cinq point et j’en suis fière.
Oui, ma vie est tout a fin inintéressante, je sais
[1] Quelle drôle d’expression que perdre la vie. Un peu comme si hop, on se promenait et là tout cas paf, tu tombes raide mort, ta vie est sortie de ta poche, tu l’as perdue et t’avais rien remarqué. On peut perdre ses clefs, son téléphone ou son portefeuille; c’est peut-être définif pour l’objet, mais la vie continue. Tandis que quand on perd la vie, ben elle continue plus. Enfin pour soi, parce que pour les autres bien.
[2] Avant de m’arracher a nouveau les cheveux sur leurs relations conflictuelles.
[3] Ou coup de chance, ca se discute