J’ai un truc à vous avouer. Un truc pas cool. Un truc pas glop. Ca fait plus de dix ans que je n’avais plus pris un bain, dans ma propre baignoire…
Dix ans. Même onze en fait. Onze ans donc, que j’attendais impatiemment de pouvoir me re-coincer le cul me vautrer langoureusement, voluptueusement dans une baignoire.
Ca aurait dû être un moment d’une intensité rare et remarquable, un moment unique, un point d’orgue a ma vie [1], une apothéose, [2], un moment parfais dans l’univers, quand tout est bien, bien agencé, bien positionné; j’avais même prévu le bain moussant, une bonne lecture et des bougies, balancé les gamines dans la baignoire la veille au soir pour profiter de ce moment SEULE, sans avoir de parasite dans mon eau ou ma pièce, sauf que, bien évidemment, ca s’est pas DU TOUT passé comme ça.
Déjà, il faut savoir que la salle de bain n’a pas encore de porte. Et de douche, mais ça c’est accessoire, elle a une baignoire. A mon sens, une salle de bain n’a pas besoin de plus; j’ai tellement été frustrée, tu comprends que je vois une baignoire accessible, je ne me sens plus.
Bref, la salle de bain est encore “under construction” et reste ouverte à tous et a tout vent et particulièrement à Lagluante© croisement génétique entre un koala tout mignon, une moule et une tumeur envahissante et invalidante de la jambe droite [3] et qui meurt si jamais elle est pas dans la même pièce que sa mère pendant plus de quatre minutes. Oui a Katranzédemie, je sais, j’ai dû louper quelque chose dans le rompement du cordon.
Lagluante© donc à pleurer silencieusement toute les larmes de son corps quand je lui ai dit que non, aujourd’hui, je prenais mon [Fucking] premier bain Tûûûût seule, que y avait pas de négociation possible et que je comptais bien en profiter au delà du raisonnable, à savoir finir façon écrevisse noyée au fond de la baignoire brûlante, flottant entre deux eaux, les cheveux étalés langoureusement autour de mon adorable tête [4]
Bref, devant ma progéniture au coeur saignant, au moins comme mon steak, j’ai donc condescendu à lui permettre d’aller dans la salle de bain avec moi. Bon de toute façon j’avais pas le choix, sans porte point de salut et elle l’aurait très vite compris si elle y avait réfléchit un peu. Du coup j’ai pris les devants et présenter la chose comme une immense surprise que je lui faisait.
Et bien crois moi, mon moment de luxe et volupté, il s’est transformé en cauchemar intégral.
Déjà, l’idée du bouquin, tu oublies. Surtout quand tu as une petite fille armée d’un gobelet a coté de toi et prête à t’aider a mouiller/rincer tes cheveux et qu’en plus, elle a pris sa collec’ de playmobill et schtroumpfs et veut jouer avec toi, directement ta jauge a zenitude se réduit à vitesse grand v.
Me voilà donc à jouer avec Squelette qui essaye d’attraper les schtroumpfs pour les manger, tout en tentant de rester en vie sous les trombes d’eau que Lagluante© me balance a la yeule. Sportif donc. On repassera sur le moment en communion avec la nature, mon moi profond a la transcendance de ma procrastination toute puissante pour retomber dans le bas matériel, ou, empêcher Lagluante© déjà passablement trempée, rapport a toute la flotte qu’elle a balancé par terre de me rejoindre dans la baignoire.
Oui, parce que la bougresse, elle s’était déjà déssapée, parce que “tu comprends maman, j’ai froid avec mes vêtements mouillés”, et a poil, jouait de la gravité pour atterrir tête première dans l’eau.
J’ai eu environ une minute trente de répit, quand elle est partie aux toilettes. La salle de bain ne peut pas en dire autant…
Bref, j’ai une nouvelle baignoire qui s’appelle Mimi Furo…
Et vous? Vous faites comment pour profiter de la salle de bain tranquillous? Vous attachez les gniards? Les mettez devant la télé? Attendez qu’ils soient endormis? Non s’il vous plait, donnez moi des trucs, je veux profiter de Mimi de façon zen et décontractée…
[1] C’est te dire à quel point elle est passionnante pour le moment. Rappelle moi de te parler sur comment je me perds trop bien dans les villes étudiantes, c’est très rigolo. Pour les autres
[2] Et non une apoptose, même si je risque la mort, et pas que cellulaire a chaque sortie de baignoire
[3] Oui la demoiselle a une préférence jambière.
[4] Poétiquement, ca donne bien, en réalité, le gras de la fesse coincée entre les parois de la baignoire et le cheveux gras et flottant commençant déjà a boucher le syphon a défaut de m’étrangler convenablement, après avoir glisser sur le fond de Mimi et m’être exploser le coccyx et l’occiput. En échappant de justesse à la noyade. Voilà. The true story of my life.