Texte: Embarquez et laissez tous vos souvenirs ici. Le panneau était explicite, l’envie d’obtempérer nettement moins. Ils étaient au bord de l’eau et le brouillard au loin s’écartait de temps à autre pour révéler une île aux contours rendus flous par la brume. Des gémissements portés par le vent s’en échappaient.
Texte: Après avoir couru longtemps et vite pour fuir l’être surnaturel qui les poursuivait et aurait bien fait d’eux son dix heures, ou sont quatre heures, le temps était fort relatif par ici; ils s’arrêtèrent. Fourbus.
Devant eux, un bâtiment aux milles portes et fenêtres reflétaient les vies d’avant, les leurs et celle de tous les êtres vivants, passés, présents et à venir
La mélopée qui sortait des lèvres de « l’emplumé » en face d’eux leur faisait peur. Et pas que pcq qu’elle était pleine de consonnes,ce genre de chose était de la routine pour Tenta, qui en avait inculqué les rudiments à son Hote.
Par contre la main osseuse, suivie de beaucoup d’autres qui sortait de terre pendant que l’emplumé récitait sa mélodie lancinante, ça c’était inquiétant…
Tenta fit faire au garçon un bond de côté pour éviter un troupeau d’autruches.
Bon c’est pas bientôt fini ces conneries? on se croirait dans Jumanji!
Dans quoi? demanda le démon tentaculaire
Non, rien, tu peux pas comprendre.
Une fois le calme rétabli, ils regardent autour d’eux.
Dans le sable à leurs pieds, une passerelle se déroulait jusqu’à une arche ronde entourée de symboles compliqués. Au milieu, un vortex tournait de manière paresseuse.
Le portail les recracha comme un vieux chewing-gum trop longtemps mâchonner.
Bienvenue à la Bibliothèque de l’Entre-Monde, veuillez choisir votre rayon.
Il continuait son monologue intérieur avec Tenta en parcourant des yeux les rayonnages qui défilaient à perte de vue. De loin en loin, il voyait une porte, avec un calendrier au temps chaque fois différent.
Texte: Pendant la longue traversée de cette plaine désertique interminable qui se déployait jusqu’à l’horizon d’un ciel aux étoiles impossibles; lui et Tenta,la créature avec qui il avait fait son pacte, s’étaient chamaillé pour savoir qui prendrait le contrôle du corps. Un combat aux forces égales laissant parfois place à de grandes discussions animées. Ça a duré un temps… infini. Arrivés devant le portail,ils n’avaient toujours pas choisi qui en aurait les commandes et se considéraient comme un corps Schrodingien
Dans ce monde liquide et glauque, ou il se sentait mourir, les poumons au bord de l’explosion, il ne vit pas tout de suite les tentacules. Par contre il senti très bien les petites dents pointues qui s’enfonçaient dans ses membres et la pensée; juste avant de sombrer définitivement: