Solidarité féminine

L’autre jour, en grosse warrior que je suis, je faisais mes courses avec les DEUX filles [1]. Courses alimentaires, rapport au frigo qui était du genre tout vide. [2]. Ca se passait relativement bien d’ailleurs, rapport au fait que je n’étais pas écartelée entre les deux enfants voulant aller dans deux directions différentes. Etant assez grandes, elles font leur vie plus ou moins à la portée de mon oeil. Il y a juste l’un ou l’autre moment crispants. Comme arriver au rayon yaourts, crèmes, caramels, bonbons, chocolats,biscuits, fort bien mis ensemble [3], pour le plus grand bonheur des enfants, buggant devant la profusion de choses interdites à demander et pour les parents devant subir cette avalanche. A peine le non dit au premier objet que la demande suivante arrive avant la fin de l’écho de la négation.

Force est de constater que je maitrise le non en rafale, sans jamais m’énerver mais en utilisant un ton ferme et décidé que ne renierait pas super nanny [4]
Sur ces entrefaits, un vieil homme nous voyant cligne de l’oeil à sa femme disant suffisamment fort et avec cet accent indéfinissable de la région mais pourtant tellement sympa, pour qu’on entende son ton amusé que quand même j’étais vachement sévère avec ces pauvres enfants.

Sur quoi, sa femme l’a toisé de bas en haut, lui et son caddy, disant que j’avais parfaitement raison, que lui d’ailleurs devrait faire plus attention à ce qu’il mettait dans son chariot et que toutes ces crasses là, ca n’allait pas, remet ça dans les rayons TOUT-De-Suite d’un ton parfaitement rieur mais sérieux, rabrouant le pauvre homme qui avait tenté de faire une remarque humoristique,sous un flot de paroles concernant maintenant son tour de taille, tandis qu’au bout de ma vie, rapport a la crise de fou rire que je sentais monter irrépréssiblement, je m’éloignais de la zone minée pour éclater à mon aise.

Les filles ont gagné le droit de prendre un pack de yaourts. Moi une bonne tranche de rire.

[1] Une forme de sado-masochisme parental latent appelé “j’ai mal prévu mon coup”.
[2] Enfin sauf le chicon/endive mutant qui commençait à grogner dans le bac a légumes et que depuis j’élève avec amour, un peu comme un David 8 cultivant amoureusement la vie. D’ailleurs il commence a avoir des petites dents toutes mignonnes, par contre je m’inquiète, il semble ne plus se satisfaire des carottes et loucher de plus en plus sur mes doigts.
[3] Que le concepteur de cet agencement ait des hémorroïdes à vie et les bras trop cours pour se gratter
[4] Les châtiments corporels se passant dans l’ambiance private de la cave aux multiples donjons. Faut pas déconner on a du monde en bas.