La loose féline

Tu sais déjà que quand tu es parent, tu diras des phrases hautement improbable tel que “ne met pas ton bébé dans la machine” ou “ne lèche pas la vitre”.
On ne m’avait pas précisé qu’en tant que propriétaire de félin, j’aurais aussi mon lot de vicissitudes et de phrases bizarres.

Déjà, j’ai un chat qui ouvre les portes. Et qui depuis peu parvient a ouvrir la salle de bain, même quand elle est fermée. A moi donc la joie d’avoir un chat ponay qui me matte pendant que je prends ma douche. Si j’ai le malheur d’avoir laisser le tabouret à coté de la baignoire quand j’y suis, tu peux être sur que le chat est dessus et trempe la patte dans MA flotte. Avant de la retirer pour cause de brulure au trouze millième degré, rapport que je prends mes bains chaud.

Et surtout, les deux chats ont une habitude que je déteste particulièrement: s’ils sont dans la pièce quand tu sors de la douche/bain, tu peux être sur qu’ils viendront se frotter contre tes jambes encore dégoulinante, pour ton plus grand déplaisir, plaquant environ 12m3 de poils sur les tiens.

Mais c’est pas ca le pire. Le pire c’est Rotisha…
L’autre jour, je sortais de ma douche, emmitouflée dans ma serviette. Elle se frotte contre mes jambes, rouspète que je la chasse. Je m’essuie. A oualpé, j’essaye de mettre ma culotte. Sur le tabouret a coté de moi, Rotisha qui se met soudain a bouger. Et me voilà a la repousser et a lui dire “ne mets pas ta queue dans ma culotte bordel”, parce que la touffe de poils qui ressort de l’élastique de ton dim, c’est clairement pas sexy. [1]

Elle aurait pu s’arrêter là, mais non, elle était clairement décidée a me pourrir la vie. Alors que je suis en train de mettre mes chaussettes de manière fort délicate et féminine [2], v’là t’y pas que ce satané félin vient me mrouter contre la jambe, me faisant lourdement choir dans ma tentative de tai-chi équilibriste et manquer me rompre le cou.

Elle s’est drapée dans sa dignité tandis que je l’observais du coin de l’oeil et l’empêchait de m’approcher le temps que je finisse de m’habiller.

Quand j’ai terminé, elle la jouait oreille basse, totalement innocente en arrière de moi. Quand j’ai voulu descendre, je l’ai entendue cavaler depuis le fond du couloir, avant de se poser sous mon pied et manquer me faire dévaler l’escalier, cul par dessus tête.

Quand Vanyel est arrivé le soir, il s’est demandé pourquoi la gamelle du chat était vide et pourquoi le Rotisha me tournait autour en suppliant d’avoir de la nourriture, avec des yeux totalement implorants et dégoulinant d’innocence…

Ce chat aura ma peau, c’est a peu près sûr.

Bien sur que non que je serais incapable de faire de mal a une mouche, il ne faut pas la croire c'est elle qui me torture
Bien sur que non que je serais incapable de faire de mal a une mouche, il ne faut pas la croire c’est elle qui me torture

[1] Et tu croises les doigts pour que personne ne t’entende, rapport au quiproquo, ‘ce n’est pas ce que tu crois chéri’
[2] Aka en équilibre précaire sur un pied, faisant des moulinets avec les coudes et oscillant dangeureusement entre “a deux doigts de se peter la gueule” et “se fait un trauma cranien en se prenant la cheminée en marbre”

Callliiiinnnnns

L’autre jour dans la voiture, j’ai eu une conversation comique avec les filles.
En fait plus surréaliste, maintenant que j’y pense. En tout cas dans le dedans de moi même, je suis totalement pliée.

Plantons le décors [1]. On est dans la voiture, les filles et moi, en route vers l’académie. Lagluante© et ses cinkanzédemi derrière, Laglue© presque onze, à coté de moi.

Soudain a l’arrière, silence. Et respiration. Le genre que tu sais que la gamine elle a tourné et retourné une question dans sa tête et qu’elle l’estime prête a être posée. Ho et importante aussi, tant qu’a faire.

  • Lagluante©; super sérieuse: Dis maman, c’est quand que vous faites un calin avec papa?
  • Moi, au dedans de moi même: wat zegt je?/wat blief? [2] Hmmm, comment ca ma chérie, qu’est-ce que tu veux dire?
  • Lagluante© les sourcils froncés: Ben oui, quand est-ce que papa et toi vous avez un autre bébé? [4]
  • Moi, heureusement assise, me mord la joue pour ne pas rire et ne pas répondre “heuu jamais? T’as vu comment ta soeur et toi êtes infectes? Mais même pas en rêve qu’on en fait un autre. D’ailleurs je pense de plus en plus a me ligaturer les trompes ET faire une vasectomie a ton père, oui, on est jamais trop prudents.”: Heuuu Ben, qu’est-ce qui t’as mis cette idée là en tête ma chérie [3]
  • Lagluante© songeuse: Je voudrais bien avoir une petite soeur.
  • Laglue© s’incrustant dans la conversation: ou un petit frère, ca serait cool un petit frère
  • Moi, hilare: déjà ca se décide pas ce genre de truc hein, c’est 50/50 puis vu ma chance ca serait plus un poulpe ou un alien qu’un bébé humain
  • Lagluante© sérieuse: oui mais je veux une petite soeur
  • Moi, machiavélique: oui mais si on avait un autre bébé tu ne serais plus TOUT LE TEMPS dans mes bras, je devrais m’occuper du nouveau bébé et tu aurais moins de temps avec moi
  • Lagluante© réfléchis, Laglue© répondant: ho mais c’est pas grave, elle pourrait aller dans mes bras
  • Lagluante© illuminée: ho mais j’irais dans les bras de papa
  • Moi, crapuleuse: mais chérie, tu sais, papa il rentre tard le soir, parfois même, tu es déjà au lit
  • Lagluante© : … Hmmm ben alors j’irai dans les bras de ma soeur \o/

Heuu woké. Par quel truchement elle en est arrivée là, je ne sais pas. En tout cas ça m’a vraiment fait rire, intérieurement hein je te rassure, je ne suis pas si mauvaise mère que ça.

Je savais que l’idée d’un bébé la travaillait, vu qu’elle avait décrété l’une de ses poupées comme ” sa petite soeur” mais j’avoue, je ne m’attendait pas à ce genre de demande.

[1] Gaffe a tes pieds, c’est plutot lourd le décors
[2] Oui quand je sens des entourloupes ou des questions bizarres, cherche pas, mon neurone passe dans la langue de Vondel, j’ai jamais su pourquoi
[3] Ce que je ne sais que trop bien, le nouveau petit frère de sa meilleure copine pour la vie.
[4] AH ben tiens, j’étais sûre que ca serait une couillonade dans ce genre. O-Bli-Gé

Les petits bonheurs

L’autre jour, je profitais d’un dimanche ensoleillé pour conter au bord d’un lac [1], dans le cadre du tour des villages. Mon rôle était simple, accueillir les visiteurs, les installer et les enchanter avec mes histoires.

Sans vouloir me jeter des fleurs, je pense avoir réussi parfaitement bien. Bon bien sur c’était pas des centaines de personnes qui se sont présentées et je n’étais qu’un maillon de la chaîne, mais c’était ma foi, fort plaisant.

Bref, environ cent personnes me sont passées entre les mains. Dont les filles. Mes miennes à moi. Qui avaient tanné leur papa pour faire la balade et voir maman raconter des histoires [2]

Bon ce n’était certes pas la meilleure façon de faire, vu que Lagluante© sitôt qu’elle m’a vue m’a sauter dans les bras pour me faire un câlin, mais n’a pas perturbé ma prestation. “J’ai été très sage” qu’elle m’a dit tout fière, après; rapport que je lui reproche assez souvent d’être le petit démon/monstre Lagluante© ces derniers temps, une espace de crise d’ado a 5 ans et demie, l’extase, je te raconte que ça.

Donc. Ma prestation fini, on termine la balade, puis direction dégustation et boisson. Des vendeurs sont sur la place et proposent quiches, jus de pommes et autres tartes artisanales. Des tables ont été dressées et sous le soleil, on s’installe on cause, on rigole.

Lagluante© joue avec une petit sirène, jouet fétiche s’il en est, gagné a une foire quelconque.

Puis c’est le moment de repartir. Un peu de marche vers les voitures. On split le groupe en deux, la petite rentrera avec moi, la grande avec son papa et fera quelques courses pour manger le soir.

Je mets la clef dans le contact [3] et par acquis de conscience, demande a la demoiselle si elle a sa sirène.

Dans sa poche me dit-elle. Ben non en fait. Dans l’autre peut-être? Que nenni. Je vérifie dans les miennes. Non plus. Gros silence a l’arrière, du genre celui qui précède les pleurs horribles d’une perte inéluctable mais pourtant impossible. Ou le contraire. Les pleurs fin du monde quoi.

Arrêt sur image. Je la supplie d’arrêter de pleurer, rapport que mes tympans sont en train de se disloquer et lui propose de faire le chemin inverse, en espérant la retrouver.

On se met en route. Je prépare le terrain, que si on la retrouve pas c’est surement qu’un autre enfant la prise et qu’elle vivra une vie heureuse de jouet avec un nouveau petit propriétaire, mais que bon, on peut pas en être sûrs tant qu’on aura pas fini le chemin jusqu’à l’endroit ou on l’a vu la dernière fois.

C’était horrible ces petits reniflements, ses yeux oscillants entre espoir et désespoir et sa petite main serrée dans la mienne, toute en confiance que moi, sa maman, j’allais faire de la magie et la retrouvée.

On a avancé. Croisé quelqu’un qui était la pour mon conte et m’a complimentée, que c’était très chouette. Ca m’a fait chaud au coeur. On a continué notre chemin. On est arrivées à l’endroit ou on avait mangé. Il y avait encore des gens. Et par terre, dans les cailloux et la poussière, la petite sirène, qui attendait patiemment son retour.

Ca a été quelque chose ces retrouvailles. Elle pleurait et riait en même temps, sous le regard attendrit des commerçants. Elle a serré très fort sa petite poupée, lui a promit qu’elle ne la perdrait plus jusqu’a la prochaine fois, puis m’a remerciée moi, que j’étais la plus chouette des mamans.

Depuis, je sais pas du tout ce qu’est devenue cette poupée, remplacée par l’un ou l’autre playmobil. Je suppose qu’elle traine quelque part dans sa chambre, ou dans un des bacs a jouets.

Enfin voilà, ce sont les petits moments de ce genre qui font qu’à un instant, quelque part dans les multivers, c’est NOUS, la super maman la plus mieux de tous les temps…

[1] Bon ok, techniquement c’était plus un étang qu’un lac et en plus c’était un bassin d’orage. Mais ca ne retire rien au fait que le lieu était fort sympathique
[2] Que c’est trop pas juste d’ailleurs, parce que maman elle raconte ses histoires à tout le monde sauf à nous.
[3] J’aurais pu dire “je fous l’contact” mais pas sûre que tu aurais rigolé à mon humour. J’hésite entre le facepalm ou le fermage d’onglet, comme réaction