Mais je ne suis pas folle, savez-vous

Bon aller, j’avoue, je plaide coupable pour le coté décallé, pas seule dans ma tête. Même que ca ne s’arrange pas avec l’âge. Ni avec la formation de conteur/acteur. Ni même avec les arts de la parole tout court en fait.

J’ai l’imagination fertile, surtout niveau débit de connerie, l’humour noir et absurde, une mauvaise foi crasse et en plus, pas douée en sport [1] et celui ci me le rend plutot bien.

On a instauré avec mon frère, 25 ans, facile quinze heures de sport en tout genre par semaine, de faire au moins une fois par semaine, du squash/tennis ou ping-pong. Voir les deux ou trois choses en même temps.

Sachant que j’ai autant d’énergie qu’une huitre laissée en plein soleil pendant trois jours et la dexterité d’un paresseux en pleine sieste et que mon frère cumul la maladresse avec quatre pieds gauches, vise donc la fine équipe qu’on a derrière les raquettes.

Au final, a chaque séance, je sais pas trop si ce sont les muscles des jambes/bras ou les abdos qui ont le plus travaillé.

Bref, on ne compte plus non plus le nombre de balle ratées en tout genre, particulièrement celle qui te laisse avec un air ridicule “oui je l’aiiiiiii….heuuu pas en fait. Attends, bouge pas, je vais la chercher”

Comme mon frère est aussi beaucoup plus doué que moi, j’ai développé toutes sortes de technique pour le déconcentrer, ou pour justifier les balles ratées.

Niveau déconcentration, il y a les grands classiques: toutes les attaques des chevaliers du zodiaque en VF y sont passé. Faut dire qu’un météore de pégase ou une chaine nébulaire en tournant sur soi-même avant d’envoyer son service à de quoi décontenancer n’importe qui. Note que pour cette dernière évite de faire trop de tours, parce que sinon c’est toi qui tourne sur toi même et en plus tu risque de rater la balle.

Les justifications des balles perdues sont simple aussi. Du classique “oh une mouche” en passant par “oui mais non attends, ma raquette est sale là” le “oui mais j’étais pas prêt” tu peux rajouter la méthode “chien jaune” => agite la raquette de gauche a droite en reculant en faisant signe à un avion imaginaire , la discussion avec le géomètre-étalonneur “ouais mais non c’était un plaisir de t’aider a mesurer la pièce c’est pas grave si j’ai perdu ma balle pour ca”, la sortie d’école, avec le coté rouge de la raquette de ping-pong faisant signe à d’invisibles voitures.

Autant te dire que le frangin en face est déjà passablement atterré. Je crois que je l’ai perdu quand en allant chercher une énième balle qui était tombée près d’une chaise, j’ai commencé a parler a celle-ci, lui disant d’une voix suave combien j’étais désolée de ne pouvoir m’assoir dessus, qu’elle pouvait me tenter autant qu’elle voulait, je résisterais et prouverais que j’existe que malgré ses pieds longs et délicats, sont assise gainée et son dos droit et généreux, je ne poserais pas mon fessier dessus.

A la balle suivante, il appelait les infirmiers psy, vu que je prenais à partie la chaise d’a coté en lui disant que non, même si j’avais la fesse généreuse, je ne tiendrais jamais le cul entre deux chaises et que ce n’est pas parce qu’elle était jaune que je ne voulais pas m’assoir dessus mais bien parce que je voulais jouer au ping-pong, voulez-vous bien me laisser tranquille maintenant.



Je sais pas trop s’il acceptera de refaire des parties avec moi. Je crois que pour lui le sport c’est un truc sérieux. Ou pas. Ou peut-être qu’en fait, il prend ca comme un moment tranquilous ou se foutre de la gueule de quelqu’un, moi en l’occurence.

En tout cas, ce qui est sur, c’est qu’on ne s’emmerde pas. Mais je ne suis pas sûre que malgré toutes ces heures, on progresse en tennis/ping-pong/squash…

[1] Rajoute a ca que je suis grosse, maldroite et je te vends total du rêve hein, avoue.