Jour 16: conte pour moi

On a eu un exercice à priori très facile à faire ce dimanche, en formation conteur: choisir une photo et inventer une histoire dessus, avec un début, un milieu et une fin, en utilisant bien entendu les techniques de l’oralité et du conte.

Déjà, ca à pas été facile de trouver LA photo. Une photo parmis des centaines datant des années 40. Des portraits de famille, des photos de mariages, d’enfants. La couleur sépia, ces gens adultes pour la plupart morts aujourd’hui. Ces gestes tendres qu’on retrouve, immortalisés dans ces épreuves.

Ce qui est marrant c’est que sur le groupe, tout le monde avait pris des photos avec des gens dessus, en premier plan. Tout le monde? Non, pas tout le monde, parce que évidement, sans le savoir, je m’étais démarquée des autres en choisissant une photo sans personne, juste un paysage. Et encore, en fait de paysage c’était une photo d’un site de charbonnage ou l’ont pouvait voir une partie des bâtiments et quelques rails et wagonnets, en sus du charbon, avec tellement bien planqué dessus que je ne l’avais pas vu, un gars en uniforme; et si toutes les histoires gravitaient autours des personnes sur les photos, moi j’avais pris le contre pied total en faisant du bâtiment mon héros.

Tout simplement parce que artistiquement parlant, cette photo m’avait touché, donné envie d’essayer d’en faire quelque chose; et de tenter un exercice particulièrement casse-gueule, tenter de “captiver” un auditoire avec une histoire sans histoire, juste de la description,[1] de l’action et le passage du temps.

Je pense avoir assez bien réussi mon coup, vu les retours des formatrices et je crois que je vais travailler cette histoire jusqu’à ce qu’elle me plaise vraiment et que j’en sois fière.

Je vais tenter de la retranscrire ici [2], mais bon, ce sera évidement sans l’oralité et le ton qui allait bien avec, même qu’on m’a dit que “ca avait une précision chirugicale” et que c’était un des plus beau compliment qu’on m’ai jamais fait sur mon travail d’apprentie-conteur…

C’est l’hiver. Le soleil se lève sur un bâtiment en briques. Quelques vitres sont cassées. La lumière traverse carreau brisé. De la poussière danse dans les rayons d’hiver. Tout est calme, silencieux.
De l’eau tombe goutte à goutte au sol.
A coté de ces bâtiments, des cailloux. Le givre scintille sur les pierres. Il y a des rails, deux long rails, rouillés, abîmés. Sur ces rails, des wagonnets, piqués par la rouille. Il manque à l’un quelques roues. Celui à coté est renversé. De l’herbe pousse entre les rails. Tout est calme.

Un corbeau passe, il croisse. Au loin un bruit, de plus en plus fort. Les cailloux tremblent, deux gros camions arrivent devant le bâtiment.
Du premier sortent des hommes, en habits de travail. Ils ouvrent le camion et en sorte des projecteurs, des caméras, des généateurs, du materiel de son, bref, de quoi tourner un film. Les techniciens montent le matériel, allument les projecteurs et se mettent en place.

De l’autre des hommes habillés de bleus de travail, chausser de grosses bottes et de casque se rassemblent autour du réalisteur…
– Réalisateur: Bon les figurants, c’est bien, mettez vous sur le coté là, on va tourner la scène ou le héros se retrouve coincé sur un chariot. Bien. Vous là, bougez, mettez vous là. Non vous là, vous êtes hors champs ca ne vas pas, rapprochez vous bien.
Alors, silence, action on tourne.

Et ils font et refont la prise, jusqu’à ce qu’elle soit bonne.
Les techniciens débranchent les projecteurs, rangent les caméras et la perche son. Les figurants repartent. Le matériel est rangé dans le camion, le sol vibre, il part.

Dehors, un carbeau passe, il croisse. Tout est silencieux.


Bon alors a le faire à l’écrit comme ca, j’ai l”impression que ca passe nettement moins bien. Il manque la chaleur de la lecture, le jeu du conteur et l’émotion, mais j’espère que c’est malgré tout lisible et qu’on ressent ce que j’ai voulu faire passer. Surtout hésitez pas a commenter pour me dire ce que vous en penser, c’est chouette d’avoir des feedback sur ce genre d’écrit. D’autant que même si c’est écrit, c’est fait pour être dit, lu comme cà, simplement ce style d’écriture peut faire bizarre. Et c’est vrai, ca fait très chirurgical. J’essayerai bien de le refaire de façon littéraire à l’occasion

[1] Bon avec quand même un dialogue au 3/4 mais qui sur le moment ne m’a pas plus, il n’était pas a la hauteur de mon histoire, mais bon en même temps, j’avais eu 15minutes pour l’écrire cette histoire
[2] Comme ca au moins, je serai sûre de l’avoir toujours sous la main

4 thoughts on “Jour 16: conte pour moi”

  1. J’aime bien 🙂 Réellement 🙂
    Je serais curieuse de l’entendre. :O
    La fin est belle, poignante et tellement réaliste. On peut penser à des endroits, comme celui-la, un peu oublié …

  2. waaaaah, c’était super émouvant, surtout quand le corbeau passait, j’en étais boulversé !! =D

    (au fait, un corbeau, ça croasse, croisse c’est le verbe croître plutôt :p)

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